Archives mensuelles : décembre 2012

Défi Mont Blanc 1992

Organisé par un ami greffé d’origine vosgienne (31 ans de greffe), l’expédition regroupait des greffés et dialysés accompagnés de guides de haute montagne de Chamonix et de médecins. C’était une première, tenter l’ascension du Mont Blanc dont le sommet culmine à 4 817 m.

Après avoir fait plusieurs marches d’entraînement dans le Jura et les Vosges durant les week-ends précédents, nous arrivons sur place à Chamonix une semaine avant le jour « J » pour encore subir un programme d’entraînement de petites marches en montagne afin de s’adapter à l’altitude.

Puis le jour « J », nous empruntons le petit train à crémaillères à Chamonix pour atteindre le point de départ de la course. Nous sommes par cordée de 3. La première étape était le « Refuge du Goûter » où nous devions souper et dormir avant de repartir le lendemain matin, à 2 heures du matin, pour essayer d’atteindre le sommet du Mont Blanc.

Malheureusement, le matin du départ du refuge, la météo était contre nous, un vent violent et l’ascension fut annulée. Ce jour-là, aucune cordée n’a atteint le sommet.

Frustration énorme car ce genre d’événements se prépare pendant toute une année en s’entraînant et c’est un phénomène extérieur qui empêche le rêve. Physiquement, nous étions prêts, seul un mal de tête s’était installé à l’arrivée au refuge, à  3 800 m d’altitude, le fameux « mal des montagnes ». Mais cela ne nous aurait pas empêchés de grimper si l’on avait pu. Tout le monde avait atteint le refuge, greffés comme dialysés et c’était déjà une revanche sur la vie…

Mais cela reste un bon souvenir, à tel point que l’année suivante, j’ai désiré résider à Chamonix tellement je m’y plaisais et m’y faisais du bien. Mais finalement la solitude a eu raison de moi et m’a fait rentrer près des miens.

Essayez de faire vivre vos rêves !! Les projets aident à avancer !

Mon greffon était un grand sportif !!

Je peux dire que pendant 15 ans j’ai fait intensément du sport et la greffe m’a permis cela.

Hormis le tennis qui nécessitait des entraînements réguliers à raison de 2 à 3 fois par semaine, + les compétitions du Club et en dehors pour maintenir et améliorer un classement, je devais pratiquer des footings pour avoir un bon niveau physique. A l’époque je courais 2 fois par semaine, 10 km à chaque séance.

Je participais aussi à toutes les compétitions des Jeux Nationaux des Transplantés et Dialysés, hiver comme printemps, qui vont se dérouler à Caen, Manosque, Libourne où je reçus une médaille des mains du Maire de cette ville qui n’était autre que  Monsieur Gilbert MITTERRAND, fils de l’ancien Président de la République. L’hiver, je faisais les compétitions avec les hommes faute de compétitrices et j’étais loin d’être ridicule ; en effet depuis l’âge de 10 ans, j’allais aux sports d’hiver 3 fois par an. J’aimais beaucoup skier.

J’étais alors dans une période où je voulais me lancer des défis et partager des événements sportifs avec des amis non greffés, dits « normaux » !

C’est alors que nous nous engageons à faire la course « Paris – Mantes », une marche de 50 km avec un départ à minuit et que l’on a fait en 11 heures. Les dégâts physiques le lendemain ont été assez conséquents pour certains ; je faisais partie des moins touchés, juste des douleurs au niveau des genoux, mais j’ai des amis qui ont fini avec des ampoules incroyables et ont eu droit à un arrêt de travail pour la semaine.

Paris-Versailles, une course à pied de 17 km avec sa fameuse côte et ses longues lignes droites.

Et la préparation physique dans les Vosges et le Jura pour suivre des entraînements en altitude en vue de l’ascension du Mont Blanc qui se fera en 1992, mais j’y reviendrai dans un prochain article.

Avec mon mari, le weed-end, nous partions faire des randonnées de 20 km avec notre chien qui appréciait aussi beaucoup ces balades.

Oui, je peux dire que mon greffon était un « grand sportif » !

Mais les années passant et la forme physique disparaissant progressivement, j’ai opté pour un entretien avec un tapis roulant et un vélo d’appartement installés dans mon sous-sol et que je fais de ce fait à mon rythme, et cela convient tout à fait à « mon grand âge »… !

A bientôt. Sportez-vous bien !

Budapest : Médaille d’Or Tennis Jeux Mondiaux 1991

En 1991, je décide de remettre mon titre en jeu à la compétition mondiale (qui n’a lieu que tous les 2 ans) des Transplantés et Dialysés qui a lieu cette fois-ci à Budapest en Hongrie.

"Budapest"

Mais 2 mois avant la compétition, je me fais une entorse en match officiel avec mon Club, et cette entorse va se compliquer en phlébite. Je ne vais seulement garder en tête qu’il faut que je participe à ces Jeux, et qu’il faut que je sois en forme.

A ma sortie d’hospitalisation, je vais commencer une série de séances de kinésithérapie en accéléré, de manière à pouvoir être prête. Et ce fut possible, je pus partir.

Donc pas de suspens, je décroche une nouvelle fois l’or, avec un strapping impressionnant à la cheville qui a tenu et ne m’a pas fait défaut.

"Budapest"

Du côté touristique, Budapest est une ville magnifique d’architecture avec ses nombreux monuments et ponts.

Une petite anecdote concernant ce voyage : une partie de l’équipe était venue en avion et d’autres sportifs avaient préféré faire le voyage en voiture.

Le jour de notre arrivée, on décide avec un ami qui était venu en voiture de parcourir un peu la ville en voiture pour visiter. A un feu rouge, on observe une voiture immatriculée en France et plus est la région parisienne, chose relativement rare dans un pays étranger, et en regardant les occupants de la voiture je reconnais mon frère. Je m’exclame « c’est mon frère ». Personne ne me croit dans un premier temps, puis mes amis finissent par l’admettre et on réussit à s’arrêter plus loin afin de se voir.

Lui était là pour son travail, et moi pour mes compétitions. Quand on dit « le monde est petit »… J’en ai la preuve !

"Budapest"

Singapour : Médaille d’Or Tennis Jeux Mondiaux 1989

Dès 1988, soit 1 an après ma greffe, je participe aux Jeux Nationaux des Transplantés et Dialysés à Vittel et commence à décrocher quelques médailles, en Tennis, Athlétisme et Tennis de Table, dont une me sera remise des mains du Professeur Cabrol, pionnier des greffes cardiaques.

En 1989, ont lieu les Jeux Mondiaux des Transplantés et Dialysés à Singapour, en Asie du Sud-est. Je décide d’y participer et Maman sera mon accompagnatrice. Seul hic, je n’ai jamais pris l’avion et le vol m’angoisse un peu. On décide alors avec Maman de partir auparavant un week-end à Londres pour appréhender le monde de l’aviation et ses sensations. Résultat concluant mais incomparable avec un voyage qui va durer une vingtaine d’heures !

"Singapour"

Le voyage fut donc éprouvant par sa durée et les conditions climatiques, sans oublier le décalage horaire de 7 heures à l’arrivée.

L’épreuve de Tennis était programmée le lendemain de notre arrivée donc pas le temps de s’adapter…

Je vais quand même décrocher ma première médaille d’or (oui parce qu’il y en aura une deuxième 2 ans plus tard !) en Tennis face à une joueuse du Brunei, après un match en 3 sets, sous une chaleur étouffante de ces pays d’Asie du Sud-est. Le score reflète d’ailleurs assez bien les conditions difficiles de jeu : 7/6 – 0/6 – 6/0.

Après cette épreuve, nous prendrons le temps de visiter un peu Singapour et ses environs. On a vu des jardins magnifiques, verdoyants, la ferme aux crocodiles, une ville très propre, avec ses grandes avenues, son métro,  mais cette chaleur humide est parfois difficile à supporter…

"Singapour"

De retour chez moi, j’ai eu les honneurs de ma ville et de mon Club en me décernant le « Mérite Sportif » et en étant gratifiée de quelques articles de presse !

Outre les médailles qui font plaisir, ce que l’on recherche dans ces compétitions, c’est de se surpasser soi-même, de relever des défis et de se dire « j’en suis capable » !

Alors, vous aussi, lancez-vous des défis !!

 

Tennis : 15 ans de passion

J’ai découvert le Tennis à l’âge de 18 ans. Je me suis vite prise au jeu de la compétition et faisais régulièrement des tournois dans la région parisienne pour être classée. Quand je tombe malade en 1986, je suis classée 30. Je continue à m’entraîner malgré l’IRC et les dialyses, mais j’arrête les compétitions.

La greffe va me redonner la possibilité de reprendre le Tennis et d’améliorer toujours mon classement. Quand j’arrête le Tennis, je suis 15/3 (les initiés apprécieront !).

"tennis"

En plus de mes entraînements personnels et mes compétitions, tous les samedis avec le Club, et en semaine pour faire des tournois pour améliorer mon classement, j’avais aussi plusieurs autres cordes à mon arc :

J’étais éducatrice dans mon Club de Tennis où je donnais des cours dits de « loisir » le mercredi et des cours de compétition à des minimes et poussins.

J’étais juge-arbitre dans mon Club : j’arbitrais des rencontres officiels qui se déroulaient dans mon Club, les week-ends.

J’étais membre du Bureau en tant que Responsable des Jeunes du Club. Je devais organiser les rencontres du mercredi des différentes catégories de jeunes (poussin, minimes, cadets, filles et garçons), convoquer les joueurs et joueuses, trouver des accompagnants pour des rencontres qui se déroulaient dans tout le Département des Yvelines.

"tennis"

Aujourd’hui mes neveux et nièce jouent au Tennis et j’aurais aimé jouer avec eux mais j’ai arrêté en 1997, après 15 ans de passion, de peur des blessures, étant donné que mes entraînements étaient moins réguliers et de ce fait, les courbatures étaient importantes après chaque match. J’avais déjà eu dans le passé deux entorses sévères aux chevilles, dont une suivie d’une phlébite. A un moment donné, le Tennis me faisait plus de mal que de bien, j’ai décidé d’arrêter.

Mais à la bonne époque, il m’a permis de décrocher de belles médailles, j’y reviens dans un prochain article !

 

Vol en parapente en tandem en Ariège le 18/07/2010

Forts de notre expérience en montgolfière deux années plus tôt, nous décidons d’essayer le parapente. Il s’agit d’un baptême en tandem avec un moniteur, donc chacun notre moniteur. Nous le faisons à Tarascon sur Ariège, près de Foix en Ariège.

La base de décollage est située à 1 800 m d’altitude à laquelle on accède en minibus. Quelques recommandations avant le départ : « Fermez bien vos poches, rangez vos lunettes, la semaine dernière un client a perdu son portable ! Vous allez devoir courir à fond et surtout ne tombez pas… ! »

Je dois dire que j’ai quand même une appréhension sachant qu’après la course du départ on se lance dans le vide. Je fais donc partir mon mari en premier… courageuse mais pas téméraire ! Tout se passe bien. A mon tour, et… tout se passe bien aussi !

Nous profitons alors chacun d’un vol de 20 minutes, cotoyant les oiseaux, le moniteur étant à l’écoute de nos envies, sensations fortes, moyennes ou légères…

Ce n’est pas un vol à sensation dans le sens où ça fait « flipper », pas du tout, tant au décollage qu’à l’atterrissage, tout se passe en douceur et sans encombre. Si c’était à refaire, je le referai sans problème !

Quelle plénitude dans les airs…

Echo Doppler 05/12/12

J’ai donc effectué une écho doppler de mon greffon à 8 jours de ses 25 ans. Le Docteur m’a rassuré sur son état, je rapporte ses propos : « Il est magnifiquement vascularisé, il est de bonne taille, belle veine, belle artère sans problème, vous avez de très belles images, si tout le monde était comme vous, ce serait bien ; échographiquement tout va bien ».

Oh là, n’en jetez plus… !

Par contre, elle n’a pas trouvé mon rein initial gauche. Déjà l’année dernière elle ne l’avait pas vu ! Il doit être maintenant tout petit petit qu’il en est invisible ! Le droit est bien là, lui.

Bon, échographiquement, tout va bien mais « créatininement », est-ce que ça va ? Réponse le 13/12…

Par contre, un petit message d’espoir. Le Docteur m’a dit que la semaine dernière, elle avait fait une écho à un patient qui avait 37 ans de greffe… ! ça fait rêver, non ?

A bientôt…

Vol en montgolfière à Chenonceaux en juillet 2008

Pour nos 10 ans de mariage, nous souhaitions faire quelque chose de marquant… ! Ce sera un vol en montgolfière. La famille nous offre un bon pour un vol, et nous avons 1 an pour le faire.

Nous choisissons le cadre majestueux des Châteaux de la Loire et plus particulièrement Chenonceaux. Nous réservons un premier week-end en mai, mais, le jour venu, pour cause de mauvais temps, orages et vents, la sortie sera annulée et nous décidons de la reporter en juillet pendant nos vacances, palliant ainsi à toute éventualité de report. Le vol en montgolfière nécessite une grande prudence et les professionnels avec qui nous étions n’étaient pas des « kamikazes » !

"Montgolfière"

Les vols ont lieu soit très tôt, soit tard le soir… Nous avions choisi le matin et à 7 h du matin, nous voici sur la base de décollage. Une nacelle de 6 personnes. 1 h pour gonfler le ballon, 1 h de vol et 1 h pour le dégonflage. 3 heures de détente, de calme et de sérénité dans les airs pendant que tout le monde dort encore sur terre ! C’est magique !

"Montgolfière"

A l’atterrissage, qui va se dérouler sans aucune secousse et à l’endroit décrit à l’avance, petite coupe de champagne pour tous les passagers avec croissants ! Je vous rappelle qu’il est 9 heures du matin… ! Pas évident le champagne de si tôt ! Et nous repartons fièrement avec notre diplôme de baptême de montgolfière !

Et n’ayez pas peur d’avoir le vertige, ça ne peut pas se produire parce qu’on n’a pas de lien avec le sol… Vraiment une expérience à tenter !

 

Maroc : Marrakech du 17 au 24 octobre 2006

C’est notre deuxième voyage en Club, cette fois-ci au Maroc. Trouver le soleil en automne ou en hiver en France, ça fait toujours du bien. Arrivée à Marrakech avec 27°C.

Nous commençons par visiter Marrakech de l’extérieur et les jardins : remparts de 19 km, les jardins de la Ménara, les jardins Majorelle (du bleu du même nom), la Palmeraie (qui n’a que le nom car très pauvre en palmiers) et une herboristerie.

Puis, visite de Marrakech de l’intérieur : la Koutoubia, Palais Bahia, l’école Coranique, les souks avec les métiers, et la fameuse Place El Jemaa Fna. Place très touristique, très colorée avec ses vendeurs d’épices mais également angoissante, pour ma part, par la présence de singes perchés sur les épaules de leurs maîtres déambulant sur la Place et des charmeurs de serpents…

"Marrakech"

Nous poursuivons par une excursion en 4/4 pour le plateau du KIK avec déjeuner sur les pistes dans des tentes berbères et danseuses orientales. Il faut dire que pratiquement tous les repas étaient prévus soit dans des ryads soit dans des tentes berbères, souvent avec des tagines ou couscous, et presque toujours accompagnés de danseuses orientales.

Autre excursion programmée : la vallée de l’Ourika qui contraste avec les dunes de sable, puisque c’est une vallée très verdoyante au bord d’une rivière. Toujours une température très agréable, 30 °C.

Dernière soirée, nous participons à une Fantasia, spectacle équestre très impressionnant par la maîtrise des cavaliers.

Une petite semaine au soleil avant d’attaquer l’hiver fait du bien au moral, permet de s’évader de son quotidien et d’oublier « presque » que l’on est malade…

A bientôt pour un autre voyage… !

2ème étape du bilan des 25 ans de greffe

Deuxième étape : demain 05/12 : prélèvement sanguin à Necker, à jeun, ECBU, écho Doppler du greffon + des reins initiaux. Avant il y avait en plus un électrocardiogramme et une radiographie pulmonaire, mais ils les ont supprimés. Pour info, ma récolte du jour pour l’instant n’est pas fructueuse, à peine 300 ml depuis 7 heures ce matin. Je compte sur la nuit pour récupérer cela, c’est d’ailleurs ce qui se passe en ce moment, c’est un des symptômes de l’insuffisance rénale. Après il faudra attendre le 13/12 pour avoir les résultats de tout cela.

L’attente, quand on est malade, est quelque chose de difficile à gérer… plus on attend un événement, plus le temps qui nous sépare de lui paraît long et interminable parfois !! C’est du moins ce que je ressens !

Et ne croyez pas que parce que j’ai 25 ans de greffe, que je suis blindée des angoisses des résultats. Non, j’ai toujours la même crainte qu’au début, surtout depuis que je sais que mon greffon se fatigue depuis 3 ans… Les dialyses se profilent et dans un avenir proche une deuxième greffe…

Mais savoir par où il faut repasser ne me réjouit pas vraiment. Parfois il vaut mieux être dans l’inconnu que de savoir ce qui va se passer…

A bientôt pour la prochaine étape…