Quand Daniel, mi-février, me demande si je veux aller voir la neige début mars, pour 4 jours, avant que je ne reprenne le travail. Je lui réponds « Bonne idée » ! Mais ça c’était avant !!
Nous étions loin d’imaginer vivre autant de péripéties en si peu de jours !
Mercredi 4 mars, départ du Loir et Cher, direction Clermont Ferrand comme point de base pour ces quatre jours de bon air. Tout du moins, nous étions partis pour cela.
Nous décidons d’aller au Mont d’Or directement pour profiter de cette première journée. Le temps est mitigé, mais les cols ouverts et bien dégagés. Nous arrivons au Mont d’Or, petite station que nous avions connue en été et bien appréciée.
La neige commençant à tomber de plus en plus fort, nous décidons de redescendre dans la vallée, en direction de la Bourboule. En descendant la neige s’est transformée en grésil en fortes giboulées, et ça tenait immédiatement au sol. Les conditions devenaient difficiles, quand sur la route, nous croisons une voiture qui montait et se trouvait au milieu de la route. Daniel a du faire un écart pour l’éviter mais en manoeuvrant son volant, le camion a chassé de l’arrière, il a contre-braqué et le camion a fini tout tranquillement dans le fossé côté droit. Dans notre malheur, nous avons évité le pire en s’échouant à droite, car à gauche c’était le ravin et les arbres. Je n’imagine même pas !
Très gentiment, une personne qui montait s’arrêta, s’assurant que tout allait bien physiquement pour nous (nous étions un peu bancales mais intacts !), il nous dit « Je préviens un dépanneur que je connais ! ». Super gentil. Il monte jusqu’au village suivant et redescend nous voir en nous disant « ça y est la gendarmerie est prévenue et le dépanneur aussi ! ». 3/4 heures plus tard, personne. Une autre personne s’arrête pour nous proposer de nous emmener à la Bourboule mais ayant Dalton dans le camion, on voulait rester sur place. Alors il nous donne le numéro d’un garagiste à la Bourboule qui dépanne 7j/7 et 24h/24. 10 minutes après il arrivait avec un plateau et un câble pour nous sortir de ce mauvais trou. Constatant que le camion n’avait subi aucune avarie, nous sommes repartis sur nos quatre roues, le garagiste très confiant nous disant même « Prenez le temps de manger et passez cet après-midi faire les papiers ! »
Et pendant toute cette attente, le temps nous narguait avec des éclaircies…
Nous voilà donc à la Bourboule, célèbre station thermale, pour déjeuner et se remettre de nos émotions.
Comme promis, nous repassons chez le garagiste régler les papiers administratifs et décidons de se diriger vers Clermont Ferrand, notre point de base. En route, toujours à la recherche de coins sympathiques et calmes pour détendre les pattes de Dalton et accessoirement nos jambes, nous nous arrêterons à deux reprises avec des sites complètement différents.
Pas malheureux d’avoir échappé au pire et ravis d’avoir terminé cette journée par une belle balade dans la neige fraîche et que Dalton se soit éclaté dans la neige, une grande première pour lui ! C’est pour cela que nous récidiverons le lendemain à notre grand regret…
Jeudi 5 mars, nous décidons de monter au Puy de Dôme, point culminant à 1465 m. Pour cela, un train est mis en place. Nous allons prendre les renseignements concernant les tarifs et la possibilité d’emmener Dalton. Mais déjà sur le parking de la gare soufflait un vent glacial nous cinglant la tête, nous décidons de remettre cela sur un week-end de mai ou juin, quand il fera un peu plus chaud, que l’on profite au sommet de faire des balades agréables.
En second plan, nous décidons d’emprunter le chemin piétons qui permet de monter au sommet du Puy de Dôme, sachant bien que nous n’irons pas au bout mais uniquement une partie. Le chemin est plat et très agréable par sa forêt de sapins et la neige fraîche.
La balade se passe bien jusqu’au moment, au bout de 3/4 d’heure, où nous décidons de faire demi-tour. On appelle Dalton, Daniel en sifflant que Dalton a l’habitude d’entendre et moi avec ma trompette magique, ne sachant pas siffler, que j’ai acquise lors de ses cours d’éducation à l’âge de 1 an (si, si il est éduqué, enfin plutôt il a suivi les cours… ! maintenant ce qu’il en reste ??), et qu’il connait aussi très bien. Au bout d’un quart d’heure, on comprend qu’il est parti loin. On suit les traces jusqu’à une route mais impossible de mettre la main dessus. Nous allons arpenter la forêt pendant 3 heures, tout d’abord tous les deux, puis séparément, moi en forêt et Daniel en camion en faisant le tour de cette forêt par la route.
Grâce à Dalton, j’ai explosé ma moyenne de marche en une journée. Je rassure au passage mes cousines pour la marche de 6 km L’Amazone au Havre en juin, je pense être bien entraînée !!!
Ce qui a joué en notre défaveur dans cette balade, c’est qu’en forêt aucun réseau ne passait et nous n’avons eu le message du Monsieur qui avait récupéré Dalton que 3 heures plus tard lorsque nous avons décidé de quitter le site pour faire d’autres démarches.
C’est donc un Monsieur qui rentrait chez lui qui a aperçu Dalton au milieu d’une route à deux voies. Il s’est arrêté pour le prendre en charge dans sa voiture et l’emmener chez lui, à 15 km du lieu où il l’a récupéré. Grâce à cette personne, Dalton était en sécurité. Nous l’avons donc récupéré mais ce n’était pas le Dalton que nous connaissions. Très contracté sur ses membres inférieurs, semblant paniqué, stressé, les yeux sans expression. Le Monsieur lui avait donné de l’eau, nous disait que Dalton était bien, qu’il obéissait, qu’il avait joué avec lui…
Dalton nous ayant déjà fait un lumbago à à peine un an et des contractures aux intestins si fortes qu’il en avait eu le train arrière paralysé, l’empêchant de se lever, nous pensions effectivement que le stress pouvait être la cause de ces contractures et d’entraîner cette gêne à la marche. Ainsi que la quantité non négligeable de neige absorbée depuis 2 jours. J’avais beau lui interdire sachant que ce n’est pas bon, ne serait-ce que par le froid que cela procure aux intestins, mais aussi par la présence de germes possible, mais il y allait de bon coeur, plongeant sa tête dans la neige. Aucun gémissement par contre de sa part nous rassurait quand même et Daniel le portait pour monter et descendre du camion (36 kg le pépère !), poussant même le bouchon jusqu’à la chambre d’hôtel. Nous ferons quand même une tentative de consultation chez un vétérinaire. Malheureusement elle venait de partir en intervention extérieure pour faire deux césariennes et ne serait de retour que dans trois heures au mieux.
Nous décidons de laisser passer la nuit qu’il se repose correctement et d’aviser le lendemain matin.
Vendredi 6 mars, à 6 heures du matin, nous prenons la décision de consulter au plus vite voyant que Dalton peinait toujours autant à se lever, sans gémir mais n’arrivait pas à se porter sur ses pattes. Dalton le porte une nouvelle fois pour sortir de la chambre et essayer de lui faire faire ses besoins. Dehors, stupéfaction, il marche à une allure très correcte, fait des pipis à n’en plus finir… Avec Daniel, on a eu la même réflexion « Quel comédien ! ». Il a aimé jouer le prince dans les bras de son maître. Je n’ai pas eu le temps de faire une photo parce que Daniel en bavait quand même pendant que l’autre se laissait faire !!
Je ne cède pas et convainc Daniel de trouver un vétérinaire ce matin pour s’assurer qu’il n’y a pas eu de choc avec une voiture, d’avoir des dégâts internes, et qu’il ait quand même une piqûre pour le soulager pour qu’il supporte les 2 heures 30 de route qui nous séparent de notre havre de paix dans le Loir et Cher.
Oui, parce que j’ai décidé de rentrer. J’avais ma dose d’événements et ne voulais pas appliquer le proverbe très connu « Jamais deux sans trois ! ». L’Auvergne visiblement ne nous réussit pas ! Mais nous aurons quand même notre troisième péripérie en arrivant. Patience, je vous la raconte ci-après…
Pour revenir à la consultation de Dalton à 8 h 30 à l’ouverture du cabinet, pas de température, vif, pas de vomissements, mange normalement, seules des gênes ressenties au niveau dorsal et des hanches et des intestins un peu durs. Pour lui, il n’y a pas eu de choc avec un véhicule, mais seulement musculaires et articulaires. Il lui fait une piqûre anti-inflammatoire pour le soulager, et donne un traitement pendant 8 jours. Et biensûr repos fortement conseillé, donc pas de balade jusqu’à ce qu’il retrouve une aptitude physique correcte. A nous de surveiller l’évolution de l’état général, qu’il n’y ait pas de sang dans les urines ni dans les selles.
En prime ce matin, du cabinet vétérinaire, on avait une vue imprenable sur le Puy de Dome ensoleillé.
Le retour s’est bien passé et arrivé à la maison de campagne, il a mangé normalement, se lève régulièrement et de mieux en mieux. La guérison est en bonne voie…
Alors cette troisime péripétie, me direz-vous… Cet après-midi nous décidons d’aller faire un peu de courses pour subvenir à nos besoins alimentaires. Nous prenons la « voiture de campagne », qui ne nous pose aucun problème jusqu’à aujourd’hui. A 2 km de chez nous, voilà que la jauge de température du monte monte en flèche pour atteindre le maximum. Au secours ! Daniel s’arrête brusquement en me disant « Si on continue on va péter le moteur ».
OK, pas de problème, je ne sais pas pourquoi mais je m’y attendais ! Heureusement j’ai un « Mac Gyver » comme mari et 20 minutes plus tard, il réussit à faire une réparation de fortune qui nous permet de rentrer à la maison, bredouille mais en voiture et non à pied ! Ma voiture m’attendait et, elle, a très bien fonctionné ! Ouf…
CONCLUSION : une énième ville à marquer d’une croix et qui me ramène à de mauvais souvenirs avec nos chiens. Il y avait déjà Saint Dizier avec Paps, notre premier labrador, où les points de suture d’une patte, faits 3 jours avant notre départ prévu en vacances, avaient sauté et étions obligés d’en refaire ; Saint Hilaire de Riez, toujours avec Paps, où il s’était arraché un ongle à une patte ; Cabourg, encore avec Paps, qui avait fait une syncope sur la plage et avait fini sous oxygène chez le vétérinaire avant que l’on ne rentre dans la nuit du samedi au dimanche, stoppant net le week-end normand ; Dalton n’en a que deux à son actif : Romorantin pour sa dermatose le premier été que nous passions dans le Loir et Cher et Clermont Ferrand, le dernier en date.
Deuxième remarque et pas la moins importante : l’accueil très chaleureux des auvergnats. Que ce soit lors de notre sortie de route, je ne compte plus le nombre de personnes qui se sont arrêtées, autant en montée qu’en descente, pour nous rendre service et s’inquiéter de notre sort. Chez le garagiste, qui a été très efficace, rapide et confiant, nous laissant manger avant de régler ses papiers administratifs. Mais aussi dans la forêt où Dalton s’est perdu où les deux joggeurs que nous avons croisés pendant nos recherches étaient prêts à nous aider. Et enfin l’hôtelier qui nous a procuré six coordonnées de cabinets de vétérinaires les plus proches de son hôtel. Rien que pour cela, nous essaierons effectivement de revenir aux beaux jours faire le sommet du Puy de Dôme.
Disons que ce ne sont pas les vacances que j’avais imaginées, d’autant plus que c’était ma dernière de convalescence, mais tout est bien qui finit bien… Ce proverbe là me plaît bien !