5 MOIS passés sans anicroche, je dirais même au contraire dans une forme hors norme. Je comparais mon énergie il y a quelques temps à une pile qui ne s’arrête jamais, mon mari, lui, me dit que j’ai dû tomber dans la marmite de la potion magique d’Obélix, et mes amis me prennent pour une « extraterrestre » !! C’est vous dire !
Que cela fait du bien de ne plus avoir de fatigue, de crampes, de douleurs aux jambes, d’oedèmes, de tension et de réaliser toutes les choses sans effort et sans douleur.
Au début de ma première greffe rénale, qui a eu lieu en 1987, j’avais aussi retrouvé une très bonne forme physique qui m’avait amenée à relever de nombreux défis sportifs, tels que l’ascension du Mont Blanc en 1992, faire de nombreuses courses pédestres (Paris Versailles 17 km, Paris Mantes 50 km avec un départ à minuit), participer à deux jeux Mondiaux avec l’association Trans-Forme (Singapour 1989 Médaille d’or en tennis simple – Budapest 1991 Médaille d’or en tennis simple), à de nombreux jeux nationaux dans de nombreuses disciplines, tant en été qu’en hiver, continuer les compétitions avec mon club de tennis de Houilles en équipe 1ère et améliorer mon classement personnel en tennis (15/3).
C’est pour cela que l’on parle de « renaissance » après une greffe de par les capacités physiques, et morales par voie de conséquence, que l’on retrouve, et assez rapidement si tout se passe bien.
Le schéma se reproduit donc pour cette deuxième greffe, car j’avais perdu du potentiel physique, et 1 mois après l’opération du 25/11/2014, je sentais déjà que cette « nouvelle renaissance » était en marche mais réellement je ne pensais pas en faire autant que je ne le fais actuellement.
27 ans s’étant écoulés entre les deux greffes, je pensais être défavorisée par mon âge, non pas canonique, mais avancé quand même, ayant franchi une nouvelle dizaine marquante, à savoir la cinquantaine, 1 mois 1/2 avant cette nouvelle greffe. J’avais l’appréhension de mal supporter l’anesthésie et d’avoir du mal à récupérer musculairement.
Dès le lendemain de l’opération, je n’avais plus aucun doute, je savais que tout s’était bien passé, la créatinine était déjà très bonne, le réveil a été parfait, bien meilleur qu’à la première greffe en 1987, et je dois ici remercier toute l’équipe médicale, aussi bien ma chirurgienne (je ne sais pas si ça se conjugue au féminin mais ça me plaît bien de savoir que c’était une femme !), les néphrologues, les internes, les aides-soignant(e)s, les infirmier(e)s, pour leurs conseils, leurs soins, leurs paroles, leur accompagnement en général. et cela continue en consultation avec les néphrologues qui sont très à l’écoute des problèmes que l’on peut rencontrer et avec qui je converse très facilement.
Cette forme retrouvée me procure beaucoup de plaisir au quotidien par la reprise d’activités physiques. J’ai toujours fait du sport, depuis mon adolescence, et touché un peu à tout. Désormais, ma semaine ne se résume pas à aller au travail, ça serait quand même bien trop tristounet. J’associe réellement l’utile à l’agréable au quotidien.
Mais, rassurez-vous, je ne force absolument pas, je ne fais que de la marche et du vélo, sans violence aucune. C’est plus la quantité qui semble importante par la fréquence (deux activités physiques par jour, matin et soir), mais disons que cela fait partie de ma prescription médicale. Gardez la forme, se refaire des muscles et ne pas prendre de poids. Comme me l’ont suggéré certaines personnes, je pourrais effectivement reprendre le tennis, que j’ai pratiqué pendant plus de 15 ans, physiquement j’en serai capable mais non, je ne veux pas prendre de risque de me faire une entorse ou un claquage assez fréquent dans ce sport. Je suis donc raisonnable, vous voyez !
Je mesure trop la chance d’avoir été greffée à deux reprises pour ne pas mettre en péril mon greffon. Et disons que j’ai un peu d’expérience dans le domaine eu égard à la longévité de ma première greffe (27 ans). Toutes mes activités sont gérées et toujours avec l’aval de mes médecins.
Mais que c’est bon de se sentir vivante !
Et ce bien-être je veux le partager avec la famille de mon donneur. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire une « lettre à mon donneur », comme cela est possible par l’intermédiaire de l’Agence de Biomédecine. Cette lettre restera anonyme et elle sera remise à la famille du donneur par ladite Agence.
Je ne l’avais pas fait pour ma première greffe, en 1987, parce qu’à l’époque, on n’était pas bien informé sur le sujet. J’y ai pensé il y a 2 – 3 ans mais j’avais déjà 25 ans de greffe, et j’ai craint que cela réveille de profonds souvenirs douloureux à la famille et je n’ai pas mené mon projet à terme. Mais cette fois-ci, je vais le faire dès maintenant, en sachant bien sûr que la douleur pour cette famille est encore présente d’avoir perdu un être cher, mais l’on sait, par différents témoignages, que les familles, en général, apprécient de recevoir une lettre des receveurs. Alors je vais me lancer en leur témoignant de ma profonde gratitude d’avoir changé ma vie.
Cette lettre est en projet et j’espère la remettre à mon prochain rendez-vous à Necker en mai.
Cette opération m’a fait également beaucoup de bien moralement et m’a permis d’avancer de façon positive depuis le décès de ma maman en septembre 2012. Je pense beaucoup à elle, d’autant plus que c’était son anniversaire il y a 2 jours (elle aurait eu 85 ans), mais j’aime à penser qu’elle voit tout ce qui se passe pour moi actuellement et qu’elle s’en réjouit. Elle m’a toujours protégée et elle continue puisqu’une petite étoile était avec moi.
Que dire de plus : VIVE LA GREFFE, DITES OUI AU DON D’ORGANES. DONNER C’EST VIVRE mais avant tout IL FAUT L’AVOIR DIT…
Je prêche, à vous qui lisez cet article, devant des gens qui pour certains d’entre eux, je le sais, ont déjà pris position sur le sujet et j’espère être le « maillon » qui manquait aux autres qui n’ont pas encore réfléchi au sujet du don d’organes.
A très bientôt…