« MéMé DANS LES ORTIES »
de Aurélie VALOGNES
Résumé :
Ferdinand Brun est atypique. Le genre de vieux monsieur qui boude la vie et s’ennuie à (ne pas) mourir. Tel un parasite, il occupe ses journées en planifiant les pires coups possible qui pourraient nuire et agacer son voisinage. Il suffit d’un nœud qui se relâche et laisse partir son seul compagnon de vie, Daisy sa chienne, pour que tout s’écroule.
Quand Juliette, une fillette de dix ans, et Béatrice, la plus geek des grands-mères, forcent littéralement sa porte pour entrer dans sa vie, Ferdinand va être contraint de se métamorphoser et de sortir de sa chrysalide, découvrant qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à vivre.
Mon avis :
L’auteure va faire évoluer le personnage principal, en la personne de Ferdinand, tout au long du roman, partant d’un homme bourru, acariâtre et allant vers un homme qui va petit à petit révéler de bons sentiments en s’entourant de bonnes personnes. La fin, que je ne peux révéler, est très belle et humainement forte.
C’est une histoire très touchante, drôle avec des personnages piquants, mêlant les petites querelles de voisinage et la solidarité, et mélangeant le lien intergénérationnel avec une petite fille de 10 ans, impertinente et loufoque, et une nonagénaire active, très à l’aise avec les nouvelles technologies.
Ce roman est simple, sans prétention, mais efficace, composé de petits chapitres ce qui rend la lecture fluide et lui donne un rythme vif.
Extraits du livre :
« Sans arme, ni haine, ni violence ».
- ça serait pas mal comme épitaphe, réfléchit à voix haute Ferdinand. Le problème, c’est que ça n’a pas vraiment de rapport avec moi, conclut-il, plongé dans la biographie de Spaggiari, voleur sans violence.
- Il me faudrait plutôt quelque chose comme : « Enfin tranquille ! Sans regret, ni larmes, ni chieuses ». Je sais pas si on me laissera mettre « chieuses »… En même temps, si c’est dans le dictionnaire, il n’y a pas de raison. Je vais vérifier.
Ferdinand s’empare de son Larousse, couvert de poussière.
- Donc, à la lettre C, on trouve… « Chien », hum, ce n’est pas vraiment le moment de remettre ça sur le tapis. « Chouette », ah, trop loin. Alors, alors, alors… Eh bah, non ! « Chieuse » n’est pas dans le dictionnaire. C’est la meilleure ! Il faudra qu’on m’explique pourquoi on y met que des mots qui servent jamais ! Est-ce qu’on se sert de « chiffe » ou de « chiton » ? C’est peut-être mon dictionnaire qui est trop vieux. 1993. Les chieuses existaient déjà, non ?