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04/02/2016 : THEATRE « REPARER LES VIVANTS » de Sylvain MAURICE

Réparer les vivants

d’après le roman de MAYLIS DE KERANGAL
version scénique et mise en scène SYLVAIN MAURICE
Avec Vincent DISSEZ, comédien et Joachim LATARJET, musicien.

Une course contre la montre, tissée d’histoires intimes, de pratiques cliniques et de questionnements. Une langue musicale, rythmique portée par l’urgence. Un texte qui palpite de vie.

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Lieu :

Théâtre de SARTROUVILLE (78)

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Résumé :

Au début, il y a la mer, la vague, la houle que les surfeurs rejoignent au petit matin. Le jour se lève, on croit sortir de la nuit quand on s’y enfonce profondément. Cette vague, elle ne nous lâchera plus, comme la longue et ample écriture de Maylis de Kerangal. Ce roman a fait des vagues depuis sa sortie en 2014 avec 140 000 exemplaires vendus et une dizaine de prix littéraires.

Pourtant, a priori un sujet grave : la mort d’un jeune homme et les vingt-quatre heures de la transplantation de son cœur dans un autre corps. Un compte à rebours traversé par l’espoir et la vie, traversé d’histoires intimes, celles de personnages hauts en couleur, les parents, les figures du monde médical, passionnées et humaines. Emportés par ce récit grave, vital, magnifique, Vincent Dissez et Joachim Latarjet sont les maillons d’une chaîne, dont Sylvain Maurice nous fait mesurer la fragilité et la force.

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Mon avis :

Après avoir lu le livre de Maylis de KERANGAL, et en attendant le film en cours de tournage au Havre, ville natale de l’auteure, j’étais curieuse de voir l’adaptation de l’histoire en une pièce de théâtre qui a été présentée déjà au Festival d’Avignon cet été, où un acteur, Emmanuel NOBLET, était seul en scène et interprétait tous les rôles. Mais ce soir c’est une autre mise en scène avec également un seul acteur, Vincent DISSEZ et un musicien, Joachim LATARJET qui donne le rythme des différents tableaux.

C’est un sujet ô combien délicat qu’aborde cette pièce de théâtre avec la mort, le don d’organes, l’approche de la famille du défunt, le dialogue avec l’équipe médicale, l’attente d’une patiente d’une greffe, et la transplantation. Beaucoup de sentiments se mêlent, le chagrin par la perte d’un être cher et la joie de l’espoir d’une nouvelle vie pour la patiente transplantée, en quelque sorte : la vie, la mort, le deuil, la renaissance.

Cette mise en scène respecte en tous points le livre de Maylis de Kerangal, tant par les personnages et leurs traits de caractères respectifs, que par les descriptifs très précis de toute la partie médicale et scientifique. Les mots sont précis et justes, en particulier lors du dialogue avec la famille au sujet du don d’organes, les phrases rythmées, la narration parfois haletante et l’acteur est habité par tous ces personnages hauts en couleur, que ce soit les parents de Simon ou les médecins.

Le public, en sortant de voir cette pièce, aura appris des choses sur le don d’organes qu’il ignorait et pourra, du moins je l’espère, se poser les bonnes questions maintenant, en parler en famille, et faire en sorte que ce ne soit plus un sujet tabou.

Et pour apporter encore plus d’informations, des conférences sont organisées après la diffusion de la pièce, certains soirs, avec des médecins du Centre Hospitalier de Pontoise, avec l’auteure Maylis de Kerangal et aussi avec l’association FRANCE ADOT.

Une belle opportunité cette pièce de théâtre, après le livre, et avant le film au cinéma, pour la cause du don d’organes. Puisse espérer qu’ils rencontrent tous un grand succès et touchent un maximum de personnes en manque d’informations.

Concernée à deux reprises par la greffe d’un rein, et par ce merveilleux cadeau qu’est le don (1987 et 2014), je ne peux que remercier toutes ces familles qui font ce geste. Cette pièce est aussi l’occasion de rappeler qu’avoir une carte de donneur, c’est bien, mais en avoir parlé à ses proches, c’est mieux. Pour sauver des vies, il faut l’avoir dit ! N’hésitez pas à aborder le sujet, lors d’un repas de famille, lors d’une émission de télévision, peu importe, toutes les occasions sont bonnes, pour que chacun se positionne et fasse connaître sa décision à ses proches pour éviter un choix extrêmement difficile à la famille et respecter ainsi la volonté du défunt.

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A propos Christel

Christel, 50 ans, greffée rénale à deux reprises : une première fois le 13/12/1987 (27 ans de greffe), et une deuxième fois le 25/11/2014, le but de ce blog est de montrer que la "greffe ça marche", et que l'on peut vivre ses passions malgré la maladie. Promouvoir le don d'organes est devenu ma bataille.

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