« DEMAIN J’ARRÊTE »
de Gilles LEGARDINIER
Résumé :
Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.
Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu’à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
Mon avis :
Comme annoncé dans un précédent article, après avoir lu et beaucoup aimé « Complètement cramé » du même auteur, je me suis lancée dans la lecture de celui-ci avec l’envie de vivre autant de rires et d’émotions que dans le premier. Encore une fois, BINGO ! Bonne pioche pour passer un agréable moment.
Un agréable moment est encore trop faible pour décrire l’hilarité de certains passages… le rythme de l’écriture est rapide, enjoué, on visualise les scènes et on ne peut s’empêcher de rire des déboires de l’héroïne dans des situations qu’elle n’a de cesse de créer elle-même !
Bref, vous l’aurez compris, un livre touchant, avec de l’émotion mais surtout drôle, très drôle avec des personnages attachants.
Extraits :
1 – « Pour entrer dans l’agence avant l’heure d’ouverture, on doit passer par le sas. Chaque fois que je me retrouve enfermée dans la boîte en verre, je flippe à l’idée que cette andouille de Géraldine se trompe de bouton et qu’au lieu d’ouvrir la porte intérieure, elle me balance la dose de gaz tranquillisant qui attend son heure dans le plafond. Je m’imagine très bien suffoquant comme un poisson dans son sac de fête foraine crevé, en faisant des grands gestes. Quelle serait ma dernière pensée ? J’ai beau me dire que je serais capable de sortir un truc sage et historique, je crois quand même que ce serait : « Quelle naze, cette Géraldine ! ». Elle ne serait jamais devenue adjointe si elle n’avait pas des jambes inversement proportionnelles à la longueur de ses jupes ».
2 – « Ce simple mot m’a demandé plus de travail que tout mon mémoire de fac. Ecrire un rapport de deux cent dix pages sur « la réadaptation nécessaire de l’aide aux pays en voie de développement » aura été plus simple que de lui griffonner quelques lignes. Une vraie superproduction hollywoodienne. Cent vingt-cinq brouillons, plus de six milliards de neurones sur le projet, trois dictionnaires, cinq millions d’hésitations, plus de deux heures pour décider si je conclus par « A bientôt » ou « Cordialement », « Amicalement », « Affectueuseument » ou « De tout mon corps et de toute mon âme ». »
3 – « Vous courez ?
- Le plus souvent possible, ça m’apaise, ça me vide la tête et, en ce moment, j’en ai besoin.
« Julie, parfois, dans la vie, certaines occasions se présentent et il ne faut surtout pas les laisser passer. Lance-toi ! »
Je m’entends dire :
- Moi aussi je cours. Enfin, quand je ne boîte pas !
- C’est vrai ? Quelle distance ?
- je ne sais pas trop, en fait ce sont les paysages qui décident pour moi. Quand je trouve que ça devient moche, je rentre !
« Trop poétique la fille. Pauvre andouille. T’as qu’à lui raconter que t’as fait un jogging jusqu’en Suisse et que, puisque c’était joli, t’as continué jusqu’en Autriche en passant par le nord de l’Italie parce que c’est magnifique. »
Il sourit. Je le trouve beau. Je suis certaine que c’est à cause de son sourire que j’ai osé ajouter :
- ça vous ennuie si je viens courir avec vous ?
Au moment même où je prononce ces paroles, je sais que je vais le payer cher, mais la raison n’a plus son mot à dire dans cette affaire. An partir de maintenant, cette histoire est une fable qui s’intitule : « Le beau gosse, la nouille et la malédiction pourrie ». La morale ne va pas tarder… »