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Du 7 au 10/01/2016 : STAGE SKI VOSGES

C’est un stage de ski organisé par l’Association TRANS-FORME, Association qui prône l’activité physique des transplantés et dialysés en organisant différentes manifestations sportives tout au long de l’année pour promouvoir le don d’organes par le biais de conférences ouvertes au grand public et délivrer le message que « la greffe ça marche ».

C’est donc dans les Vosges, à LA BRESSE – HONECK, que ce stage était organisé avec pour activités au choix : ski alpin, ski de fond, biathlon (ski de fond + tir) et raquettes. Parmi ces disciplines, j’avais opté pour le ski de fond, le biathlon et les raquettes (malheureusement la sortie nocturne en raquettes a été supprimée faute de « combattants »), le ski alpin n’ayant plus de secret pour moi !!! Non, je rigole, oui je me débrouille bien sur les pistes, disons que je passe partout, mais j’avais envie d’essayer des activités qui m’étaient moins familières et surtout profiter de ma forme physique actuelle depuis 13 mois, date à laquelle j’ai bénéficié de ma deuxième greffe rénale.

L’inconnue du moment était l’arrivée de la neige ou pas ! car au fur et à mesure que les jours passaient, la neige se faisait toujours attendre dans les stations de sports d’hiver.

La veille du départ, soit mercredi 6 janvier, de bonnes nouvelles arrivaient avec 47 cm de neige fraîche tombés à 1000 m et l’ouverture probable de la station le jeudi 7 janvier.

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Je suis donc partie jeudi après-midi en direction de Reims, avec une pause aux Portes de la Champagne, où l’on boit… du thé bien sûr, tout le monde le sait, et à Reims Martine (greffée rein depuis 8 ans) me récupérait pour continuer la route ensemble jusqu’à La Bresse.

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450 km plus tard, nous découvrons la station de LA BRESSE (bon il fait nuit en même temps, on ne voit pas grand chose), notre logement et ce que sera notre aire de jeux pendant 3 jours.

LE CHALET D’ARTIMONT, notre lieu d’hébergement avec vue sur les pistes :

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A notre arrivée un peu tardive (20 h 45), un accueil très chaleureux nous est réservé par Bruno, le gérant de l’établissement, et nous faisons connaissance avec le groupe déjà arrivé : Gérald, notre accompagnant et aussi photographe ce qui explique qu’il ne soit pas sur la photo ci-dessous, chargé de prendre soin des trois jeunes filles mineures : Julia, 12 ans, greffée rénale ; Cathy, 14 ans, greffée hépatique ; Fatima, 16 ans, greffée rénale ; puis trois plus âgés, on va dire de plus de 45 ans : Martine, greffée rénale, Jean-Luc, greffé hépatique et moi-même, greffée rénale à deux reprises.

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Le Chalet d’Artimont est un établissement qui reçoit essentiellement des groupes scolaires, mais aussi des groupes de sportifs, d’étudiants, d’instituteurs, ou autres avec des salles de lecture, des salles de classe, des salles de jeux, de télévision, etc… Les chambres sont constituées de lits superposés (6 pour la nôtre avec Martine) avec placards et salles d’eau communes à deux chambres avec deux douches et deux W.C. Comme l’établissement est géré par une association, beaucoup de choses sont à faire par les « hôtes », en l’occurrence les lits sont à faire en arrivant ou encore les tables des repas dans la cuisine sont à débarrasser et à nettoyer suivant des rangements très stricts, mais c’est sympa de mettre aussi la main à la pâte !

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Je dois bien remarquer que cette ambiance m’a ramenée quelques 40 années en arrière à l’époque des cantines et des colonies de vacances… et ce n’est pas désagréable si ce n’est le bruit assourdissant lors des repas quand vous déjeunez avec 50 enfants d’une dizaine d’années !!

VENDREDI MATIN :

2 groupes ont été constitués : le ski alpin, avec Julia, Cathy, Fatima et Jean-Luc, eux-mêmes scindés en deux groupes pour respecter les niveaux de ski de chacun, et le ski de fond / biathlon avec Martine et moi. Chaque groupe est encadré par des moniteurs de l’ESF pour prodiguer leurs bons conseils dans leurs disciplines respectives.

Je vais donc vous relater que ce qui concerne le groupe « ski de fond – biathlon » tout logiquement parce que j’y étais.

Arrivant un peu en avance au rendez-vous, oui nous sommes comme ça avec Martine, toujours prêtes comme des scoutes et hâtes d’y être, nous faisons une petite séance photo avec un selfie et ma photo avec mon T-shirt fétiche, pour compléter ma collection, et mon message qui ne change pas « Le don d’organes, je dis oui ».

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Notre moniteur de l’ESF de la matinée est LUC, un ancien membre de l’équipe de France de Biathlon, très sympathique, très curieux de notre parcours à chacune, des activités pratiquées durant l’année, patient et avenant avec chacune et lorsque nous lui avons demandé, après les 2 heures de ski de fond, de nous faire une photographie de nous deux en souvenir, c’est avec une grande gentillesse qu’il se prêta au jeu en nous mitraillant littéralement, se mettant même à genoux !! Nous n’en demandions pas tant !!!

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Concernant la pratique du ski de fond, j’en avais déjà fait 3 ou 4 fois, avec TRANS-FORME au début des années 90, lors des Jeux Nationaux d’Hiver à Termignon ou encore Orcières Merlette, alors que ma première greffe n’était qu’à ses débuts (1987) et une fois avec Daniel. Ce qui est plaisant dans ce sport, c’est d’être dans la nature, au milieu des sapins, et on peut rapidement se faire plaisir sans avoir beaucoup de technique.

Avec Luc, nous avons fait un tour dans les forêts de 6 km, avec à mon compte 3 chutes, une à l’arrêt (si, si c’est possible, je l’ai déjà fait en vélo aussi en montant sur celui-ci !), une en montée et une en descente après avoir tenté un petit saut pour varier les plaisirs !

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VENDREDI APRES-MIDI :

Notre moniteur est YVON, jeune homme de 60 ans, très sportif, qui, outre le ski de fond, fait ses 3 000 km de VTT par an. Même prévenance envers nous lors de passages jugés un peu difficiles, beaucoup de dialogues, balade faite sous les flocons de neige qui tapissaient les pistes. A part d’être mouillées, voire trempées, ce n’est absolument pas gênant de pratiquer le ski de fond dans ces conditions, en tout cas beaucoup moins qu’au ski alpin pour l’avoir vécu à maintes reprises !

Par un autre parcours, nous avons fait également 6 km, traversant une forêt avec des pentes abruptes, où l’on peut voir parfois des chamois qui ont été réimplantés dans les Vosges mais étant donné la neige fraîche, en ce moment, ils descendent plus bas pour chercher la nourriture.

Nous étions à 1 000 m et la jauge affichait 30 cm de neige. Même si ce n’est pas énorme, ça aurait pu être bien pire 2 jours plus tôt où il n’y avait rien !

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Photo ci-dessus Martine en plein effort !

SAMEDI MATIN :

C’est assez courbaturées, l’une et l’autre, que nous entamons cette 2ème journée de stage, après nos 4 heures de ski de fond de la veille et nos 12 km parcourus ! Mais la motivation est toujours là, d’autant plus qu’aujourd’hui nous avons cours d’initiation de « Biathlon » avec une ancienne championne olympique de la discipline en 1992 à Albertville, en la personne de Véronique CLAUDEL. Autant dire que c’est un privilège qu’il faut honorer à sa juste valeur.

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Véronique, toute championne qu’elle fut, est une personne humble, simple, très à l’écoute, elle aussi, de notre cause sur le don d’organes.

Le biathlon est un combiné de boucles de ski de fond et de tirs en position couchée et debout en alternance. J’en avais également fait une fois avec TRANS-FORME lors des Jeux Nationaux d’Hiver au début des années 90, en initiation et ça m’avait bien plu, d’où mon désir de réessayer.

Véronique, pour commencer notre initiation, nous a fait tirer à la carabine laser sur des cibles placées à 10 m de 2,5 cm de diamètre, en position couchée puis debout. Après plusieurs essais couchés et debout, elle a rétréci les cibles passant de 2,5 cm à 1 cm de diamètre. 1,5 cm c’est rien, mais en tir ça fait toute la différence !! De 5 cibles touchées sur 5 tirs effectués avec une cible de 2,5 cm, je suis passée à 3 cibles sur 5 avec un diamètre de 1 cm, en position couchée, voire un peu moins debout… Bon j’étais quand même assez contente de moi !

Puis nous avons introduit le ski de fond avec une boucle de 250 m à effectuer avant de se placer pour tirer en position, soit couchée, soit debout, en alternance. Je dois dire qu’elle a été très gentille avec nous, la boucle de ski ne nous essoufflant pas trop car la difficulté dans ce sport c’est de gérer sa respiration lorsqu’il faut tirer sur les cibles alors que vous venez de parcourir une distance en ski de fond !

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Je dois dire que ce qui me coûtait le plus, c’est de me relever lorsque j’étais en position couchée pour tirer, les skis aux pieds en canards. Bah oui, vous connaissez ma souplesse légendaire, et en plus courbaturée de la veille !!

SAMEDI APRES-MIDI

L’après-midi, c’est avec une carabine à air comprimé, de 4 kg, que nous allons tirer sur les cibles toujours placées à 10 m, soit en position couchée, soit en position debout, avec toujours une boucle de 250 m à effectuer en ski de fond.

Pour commencer et pouvoir régler correctement les armes, nous nous entraînons sur des cartons. Et là, bingo, un « 10″ dès le 1er carton, je n’en reviens pas moi-même et les autres tirs sont également groupés. Il faut dire qu’une fois que l’on a compris comment faire l’alignement des visées, le résultat est pratiquement assuré. Après il faudra voir avec le ski de fond au milieu de tout ça, et là, j’ai vu effectivement… 5 cibles sur 5 tirs effectués en couché, mais aucune cible atteinte debout !!! oh pas bien ça !!! Ce n’était pas tant l’essoufflement, même pas du tout, mais le fait de soutenir l’arme avec mon bras gauche, qui est le bras de ma fistule, qui n’était pas assez ferme…

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Total de cette journée en ski de fond, 16 boucles de 250 m, soit 4 km de ski de fond et beaucoup de tirs… Merci encore à Véronique pour sa disponibilité et sa gentillesse. Un souvenir inoubliable pour moi d’avoir pu côtoyer une Championne Olympique, n’étant moi-même que Championne du Monde, mais à deux reprises moi, na !! (oui, il fallait bien que je la ramène !!). Humour, humour !

SAMEDI SOIR :

Dernière soirée entre nous, et parties de baby-foot endiablées, en équipes mixtes : Martine – Jean Luc / Gérald – moi. On taira le résultat pour ne pas vexer les perdants… hihihi

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DIMANCHE MATIN :

La pluie tombe assez fortement et nous décidons avec Martine d’annuler nos 2 heures de ski de fond prévues pour préférer prendre la route pas trop tard, sachant qu’il y a 4 heures pour rentrer à REIMS et moi 2 h de plus pour gagner PARIS.

Il aurait fait un soleil franc, la question ne se serait même pas posée, c’était ski de fond à fond !! Mais là pas de regrets…

Au moment de rendre mes skis, j’arrive au magasin de location, présente mes skis, mes chaussures, et là le vendeur me dit « Il n’y avait pas de bâtons ? ». Moi : « Ah bah si il y avait des bâtons, c’est juste que je les ai oubliés !!! ». Le dicton se confirme « Quand on n’a pas de tête, il faut avoir des jambes !!! ».

MEDIA :

Durant ces trois jours de stage, de nombreuses communications sur l’événement ont eu lieu dans les médias : VOSGES TV a filmé le ski alpin vendredi et le reportage est passé dès le soir même ; de mon côté, j’ai été interviewée pour une RADIO locale ; la presse VOSGES MATIN a fait un article sur le groupe en venant prendre une photo au chalet le samedi midi. Belle couverture de l’événement pour faire passer le message du don d’organes et que la greffe ça marche.

BILAN :

BILAN SPORTIF :

Ces stages ont pour but de s’initier ou de se perfectionner dans des disciplines que l’on n’a pas forcément l’occasion de pratiquer régulièrement, et c’est d’autant plus vrai pour les sports d’hiver. Personnellement, j’ai appris le ski alpin très jeune, où, avec mon frère, nous allions trois fois par an aux sports d’hiver. Et j’ai laissé plusieurs années s’écouler sans y aller, pour y retourner 20 ans après mon arrêt et avoir la surprise de ne rien avoir perdu. C’est aussi l’avantage de ce sport qu’est le ski, qu’il soit alpin ou de fond. J’adhère totalement à ce concept de stage qui est très enrichissant, de par l’encadrement de moniteurs d’ESF à disposition pour prodiguer des conseils.

BILAN PHYSIQUE :

Aucune casse osseuse, mais des muscles qui se sont réveillés alors qu’ils sommeillaient depuis un petit moment, malgré le sport quotidien que je fais, à savoir le tapis roulant et le vélo d’appartement, tous mes muscles n’étaient pas sollicités. Je pense entre autres aux biceps et aux quadriceps. Le ski de fond est vraiment un sport physique qui sollicite beaucoup de muscles.

Et ma peau qui a pris des couleurs, non pas par le soleil qui nous a fait défaut ce week-end, mais par les bleus engendrés par les chutes et par la position couchée du tir au biathlon où mes genoux n’ont pas vraiment apprécié !! Mais cela ce n’est rien par rapport au plaisir procuré par le fait de se dépenser et se faire plaisir en faisant des activités hors du commun.

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BILAN HUMAIN :

Encore de belles rencontres entre greffés, rencontre très agréable avec notre accompagnant, Gérald, le gérant de l’établissement d’hébergement, Bruno, et bien sûr nos moniteurs de l’Ecole du Ski Français. Qu’ils soient tous remerciés de m’avoir permis de vivre ces moments de partage.

ANECDOTES :

Pour terminer, je vais vous relater trois histoires qui prouvent que le don d’organes est un sujet qui touche beaucoup plus de personnes que l’on ne peut imaginer.

YVON, notre moniteur de vendredi après-midi, a un cousin, âgé de 62 ans, qui est en dialyse depuis 2 ans et inscrit sur la liste d’attente de greffe.

VERONIQUE, notre monitrice au biathlon de samedi, a perdu un petit cousin, âgé de 20 ans, qui a donné tous ses organes.

Au retour de La Bresse, Martine avait donné rendez-vous à une dame à Epinal pour la ramener à Reims, par le biais d’un site de covoiturage. Et là, au cours de la conversation, elle nous dit que son mari est transplanté du foie à Beaujon !

A l’année prochaine en espérant avoir convaincu d’autres greffés à venir participer à ces stages en hiver qui sont une véritable bouffée d’oxygène !!

 

 

 

 

 

 

 

 

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A propos Christel

Christel, 50 ans, greffée rénale à deux reprises : une première fois le 13/12/1987 (27 ans de greffe), et une deuxième fois le 25/11/2014, le but de ce blog est de montrer que la "greffe ça marche", et que l'on peut vivre ses passions malgré la maladie. Promouvoir le don d'organes est devenu ma bataille.

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