PREMIERE GREFFE = 13/12/1987 à l’âge de 23 ans : durée du greffon = 27 ANS
DEUXIEME GREFFE = 25/11/2016 à l’âge de 50 ans : durée du greffon = 2 ANS (pour l’instant, mais sa route va être longue, je n’en doute pas !)
TROISIEME GREFFE = oups, J’étais partie dans mon élan… Non, j’espère faire mentir le proverbe qui dit « Jamais 2 sans 3″, et m’en tenir à 2 !
Photo prise le lendemain de l’opération :
Je vous livre mon état d’esprit deux ans après cette deuxième greffe et le début de ma troisième vie :
2 ANS que j’ai repris une véritable bouffée d’oxygène : non pas que j’étais amorphe en fin de première greffe, mais se retrouver à 13 d’hémoglobine alors que j’étais à 8 pendant 2 ans, ça change tout !
2 ANS d’une forme physique et psychique retrouvée : quand, en fin de première greffe, vous avez l’épée de Damoclès sur la tête quant à la reprise des dialyses, et subissez tous les effets secondaires dus à votre état qui se dégrade, forcément que, parfois, le moral et le physique n’étaient pas au top !
2 ANS de nouvelles activités : cette forme physique retrouvée m’a permis de reprendre le sport au quotidien, quoique jamais arrêté, et surtout de changer d’activités et remplacer le tennis et l’athlétisme par le vélo et le tennis de table qui m’apportent énormément de plaisir,
J’ouvre une parenthèse :
Pourquoi changer d’activités ? Peut-être pour vivre d’autres expériences avec lui, le cadet, et ne pas comparer avec son aîné (je parle des greffons, vous me suivez !), qu’ils aient chacun leurs expériences à partager avec moi, comme lorsque que l’on perd un animal, on désire ne pas reprendre la même race pour le suivant pour ne pas les comparer…. C’est exactement ce que l’on n’a pas fait bien sûr… Nous avons perdu Paps, labrador noir, et l’on a repris, un mois après, devinez quoi… Dalton, labrador chocolat ! Il y a toujours une exception qui confirme la règle, n’est-ce pas ?
Je ferme la parenthèse…
2 ANS de rencontres : grâce entre autres aux clubs sportifs mais aussi à l’Association France ADOT 95, au sein de laquelle je suis administratrice et bénévole ; je fais très régulièrement de belles rencontres lors des stands d’information et autres interventions que l’association organise pour soutenir la cause du don d’organes, de tissus et de moelle osseuse.
2 ANS de partages : solidarité, entraide, soutien, sont les maîtres-mots des groupes de partage sur Facebook consacrés aux greffés et dialysés, et auxquels je participe.
2 ANS d’amour des miens : la famille a toujours été un soutien sans faille et maman, qui était notre pilier à tous, doit être fière de voir que nous sommes unis et à l’écoute les uns des autres.
2 ANS de projets plein la tête : de nombreuses sensibilisations pour la cause du don d’organes, pour donner de l’espoir à ceux qui attendent, des projets sportifs comme les Jeux Nationaux et Mondiaux des Transplantés, des projets en duo ou familiaux avec des week-ends, des vacances pour créer des petits moments de bonheur et de merveilleux souvenirs qui font que la vie est belle !
29 ANS de greffes rénales : effectivement je cumule les deux greffes, puisque je n’ai pas repris les dialyses entre les deux, c’est donc une continuité entre ma 1ère et la 2ème ! Ce qui représente plus d’années dans ma vie avec des reins « étrangers », et pourtant si fusionnels, qu’avec mes propres reins natifs !
3 MOIS de dialyses : c’est une chance inouïe dans mon déjà long parcours médical (30 ans !) de n’avoir connu les dialyses que 3 mois !
30 ANS que l’on a découvert mon insuffisance rénale chronique : il faut remonter à décembre 1986 pour l’annonce du diagnostic et le passage en dialyse le jour-même en urgence… j’avais 22 ans, une créatinine à 2000 et une urée à 5 g ! 8 heures de compression à la fémorale suivront cette expérience de première dialyse… ça promettait !
30 ANS de visites et d’examens dans les hôpitaux avec une mention spéciale pour l’Hôpital NECKER à PARIS, ma deuxième maison, où je m’y sens bien, en confiance et suivie par des médecins compétents et humains !
30 ans de vie commune avec ma deuxième fistule : comme je l’ai expliqué la semaine dernière, cette fistule n’aurait jamais dû exister si l’on avait su !!! Mais avec des « si », comme l’on dit…. Ma 1ère fistule, qui avait servi aux 3 mois de dialyse, se bouche lors de l’opération de la greffe rénale le 13 décembre 1987. Le 19 décembre 1987, les Néphrologues décident de m’en créer une seconde au cas où la greffe ne fonctionnerait pas correctement alors qu’elle était partie au quart de tour avec plus de 10 litres d’urines les premières 24 h… Maintenant elle est d’un soutien sans faille pour toutes les prises de sang effectuées depuis bientôt 30 ans et me soulage du calvaire de devoir trouver une veine correcte… Les derniers 17 tubes prélevés se joignent à moi pour la remercier d’être là !
En conclusion, 2 greffes de rein, 3 vies : de l’incident de parcours imprévu dans ma jeunesse, j’en ai fait une force et je peux dire que ma vie a été bien remplie avec ma première greffe, et qu’elle le sera également sans aucun doute avec celle-ci, et ce n’est même pas mon demi-siècle dépassé qui m’empêchera de réaliser mes projets pour faire honneur à mes donneurs et à l’équipe médicale qui me fait confiance !
Pour terminer, je vous livre une citation de Monsieur Albert EINSTEIN, qui concorde bien avec ma dernière passion, le cyclisme :
« La vie c’est comme la bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».
C’est donc pour cela que je tombe en vélo… à l’arrêt… en fait il faut avancer !!!
VIVE LE DON D’ORGANES, VIVE LA GREFFE
VIVE LE SPORT, VIVE LA VIE