« AU SECOURS MéMé«
de Florence ROCHE
Résumé :
Pas facile pour Zette d’arriver à la trentaine et d’assumer un métier exigeant du sérieux alors qu’elle vit en collocation avec deux copines délurées et un chien trop affectueux. Leur appartement est assailli régulièrement par une bande de copains festifs et par une grand-mère exubérante. La rencontre de Zette avec deux garçons différents, tous les deux amoureux d’elle, va parsemer sa vie de quiproquos, de doutes et d’événements hilarants.
Mon avis :
C’est un livre drôle et émouvant, avec un trio de filles colocataires délirantes, deux hommes totalement différents attirés par la même personne, dont pour l’un on ressent l’envie de l’aider, et une mémé pleine de surprises et d’amour, tendre, qui ouvre les yeux à bien des personnes sur la vie. La description qu’en fait sa petite-fille, Zette, est magnifique :
« Mémé c’est mon île. Elle est mon passeport contre l’ennui, l’angoisse, la déprime, le doute. Elle est une montagne. Un roc. Mon socle. Elle ne faisait pas partie de ces adultes qui éduquaient. Elle m’apprenait ».
D’où le titre du livre « Au secours Mémé », phrase que Zette prononce à chaque fois qu’elle est dans une situation difficile et où elle aimerait avoir la bonne parole de sa grand-mère.
Il y a des passages hilarants et des moments de grande émotion traitant de sujets graves,
C’est un livre qui, malgré son style humoristique, peut faire réfléchir sur des thèmes un peu difficiles.
Extrait d’un dialogue entre deux policiers et Zette :
« Les deux autres policiers s’installent dans le petit camion et on part. J’allume une cigarette discrètement et m’arrange pour souffler un max de fumée dans le véhicule tout clignotant.
- C’est pour l’ambiance, dis-je, en me délectant de l’indignation dans les yeux de mes gardes du corps.
- Eteins ça !
- ça me fait penser à une boîte de nuit avec tous ses feux qui clignotent !
- La ferme.
- Vous faites quoi dans la vie sinon ? demande-je.
- Fais-la taire, je t’en supplie, dit le toujours Barbu à son collègue.
- Le bac, vous le retentez pas ? continue-je.
- Je vais la tuer.
- Fais gaffe ! Ma mère est une coiffeuse très célèbre sur la Haute-Loire !
- Je m’en fous.
- Elle a coiffé Mireille Mathieu sur un malentendu.
- …. (ils n’en peuvent plus du tout).
- Pourvu que je croise pas un PDG client à la banque tout de même ! ajoute-je pour semer le trouble.
Silence de stupéfaction et de doute.
- T’es pas dans les affaires tout de même ? s’indigne le Barbu-chef.
- Si ! Sortie deuxième à la promo Sciences écos ! ça vous en bouche un coin, hein ?
- Pauvre France…
- Et vous, toujours chez vos parents ?
- …
- ça vous manque pas de bosser vraiment, un vrai taf quoi ?
- … »
Extrait de l’arrivée de ses deux colocataires au Poste de Police :
A peine une minute après, le cataclysme se produit : Nins et Dadou surgissent derrière le Didier, blême. Il a l’air éreinté. Il a pris dix ans en une heure. Son uniforme est maculé de l’honorifique gerbe de Nins et il est sourd de l’oreille gauche depuis que Dadou s’est réveillée dans la voiture avec l’irrésistible envie de chanter (elle fait toujours ça les soirs de bringue : Caruso, l’Internationale, même du Pagny ! En homme, ce n’est déjà pas top, mais alors en femme !).
Le Didier se laisse tomber sur une chaise derrière son bureau en répétant :
- J’en peux plus, j’en peux plus… elles sont frappées, frappées ! »