Autogire, nouvelle passion

Normalement,  je remplis ce blog uniquement sur mon ressenti par rapport à mon handicap auditif, ma greffe (et indirectement mon donneur) et les activités physiques et sportives en lien avec ma maladie.

Mais voilà, en 2015, j’ai réalisé un de mes rêves, une de mes passions : commencer à apprendre « à voler de mes propres ailes », qui est le leitmotiv du site web de Montagnes d’Espoir « Vivez vos passions », où plusieurs blogs sont hébergés pour partager et expliquer la vie de malade et ainsi, montrer la vie d’un(e) greffé(e).

Je pressens que cette nouvelle activité va prendre de plus en plus de place dans mon emploi du temps et aussi, dans mon porte-monnaie… D’où l’importance aussi de continuer à travailler pour s’offrir ce nouveau plaisir. Je souhaite vous faire partager mon ressenti sur cette passion, parfois méconnue et aussi, pour ceux ou celles qui seraient intéressé(e)s.

De quand date cette envie de voler ? Je pense précisément à l’age de 2 ans et demi où, durant la semaine d’examens dans un hôpital à Lyon, séparée de mes parents, j’avais dû voir les avions voler, et cela m’avait aidé à supporter la séparation familiale et la douleur des examens. Et à la sortie de l’hôpital, la 1ère chose que j’avais demandé était un avion….. J’ai aussi toujours aimé la patrouille de France, la série « les têtes brûlées », le salon de l’aéronautique du Bourget, j’ai pris plusieurs fois l’avion pour voyager…. Plusieurs personnes m’avaient déconseillé cette activité en raison du bruit pouvant altérer la seule oreille entendante. Et puis, sur le plan financier, j’avais préféré investir dans l’immobilier. Les années ont passé, j’avais d’autres passions à réaliser comme la trompette, instrument que j’ai appris sur le tard et dont j’éprouve toujours du plaisir à  jouer. Je pense qu’il fallait aussi de la maturité physique et psychologique pour piloter. Il se trouve qu’en 2015 après 8 ans de greffe, je suis au summum de ma forme et bien dans ma tête;  c’est important vu la concentration que cela demande.

Comment le déclic s’est fait ? Sans mentir, ce sont les baptêmes de l’air où on ne touche à rien, d’où l’importance d’en faire pour voir déjà si vous avez peur ou pas. Et après, d’effectuer des vols d’initiation où on commence à toucher les commandes en double commande. Les coûts sont très variables selon les ULM ou les avions, à partir de 50-70 € vous pouvez déjà voler 1/2h et vivre vos premières sensations. Je recommande aussi d’en discuter avec des professionnels/passionnés, de vous renseigner sur internet comme le site de la DGAC et surtout, de préparer votre budget… et enfin, de prendre votre décision. Pour ma part, les passionnés qui m’en ont parlé sont Arnaud, Yann, Fred, Thierry, Pascal, et il y aura tout ceux qui ont essayé de m’en dissuader en me parlant des statistiques d’accidents, de la dangerosité des avions/ULM. Mais la passion l’emporte toujours ! Écoutez votre cœur, votre corps et votre tête !!! Et surtout merci à Hervé, qui me soutient et m’encourage dans ma passion, car elle me met « des étoiles dans les yeux ».

Le 1er baptême de l’air a eu lieu en mai 2015 dans un avion Cessna dans le cadre des Jeux Nationaux des Transplantés et des DIalysés de Montargis en 2015 où j’avais été particulièrement secouée et le vol très long (partie 3h au lieu de 20 min avec un déroutage improvisé sur l’aérodrome d’Auxerre) et cela aurait pu me dégouter, que nenni !

Le 2ème baptême était sur un autogyre avec Azur ULM à Corbeny dans l’Aisne organisé par Reims Handisport en septembre, qui m’a fait ressentir les premières sensations de liberté, d’adrénaline, de sentir le vent (un peu comme sur une moto). L’autogyre  était de type ELA en tandem : pas de cockpit et le passager est assis derrière le pilote. « Des étoiles plein les yeux ». Pourtant, il faisait pas très beau et froid.

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A la suite de ces 2 baptêmes, je me suis renseignée pour faire des vols d’initiation dans les clubs ULM à proximité de Reims et de Rethel, et le premier à répondre fut celui de Reims Champagne ULM à l’aérodrome de Prunay,

J’ai effectué 2 vols avec Thierry szenair109-610x370ur un multiaxe (sorte de petit avion en plus spartiate et plus léger) en septembre et octobre 2015, A la suite de ces 2 vols, et après discussions, il m’a conseillé d’apprendre sur un autogire sur l’aérodrome d’Epernay-Plivot avec Pascal.

Entretemps, j’avais procédé à des vérifications médicales auprès de l’ORL (pour le bruit par rapport à l’audition), de l’audioprothésiste (pour adapter la prothèse au casque audio), du médecin traitant (pour la délivrance du certificat médical obligatoire) et du néphrologue (par rapport à la prise des médicaments anti-rejets suite à la transplantation rénale), le feu vert médical est enfin donné fin octobre.

Alors avion ou ULM ? quand mon cœur balance …. Quand je vois le parcours de combattant pour l’aspect médical ULM (qui je le précise, n’a rien à voir avec la visite médicale annuelle aéronautique qui est plus poussée et plus exigeante). Plus, le fait que le nombre d’heures de vol annuel pour piloter l’ULM ne soit pas imposé comme pour l’avion, qui est de 12h/an. Et aussi, que l’ULM soit plus « simple » à piloter, ce que j’ai pu constater après un autre vol en avion – beaucoup plus tard – avec Yann. Tout cela me fait réaliser que mes problèmes de santé seront toujours un frein pour apprendre à piloter un avion. Et que, l’ULM semble le meilleur compromis pour ceux ayant des problèmes de santé. Attention, il faut quand même toujours être en plein possession de ses moyens intello-physico-psychologiques !!! Car piloter c’est être responsable pour ne pas vous mettre en danger, ni la vie des autres. On n’est pas tout seul là-haut…

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Et le 7 novembre 2015, je prends mon 1er vol d’initiation aux commandes d’une heure sous les yeux d’Hervé…. J’ai pris place dans un autogire de type Xenon (la forme ressemble beaucoup à un hélicoptère et pourtant cela n’a rien à voir. Il y a un cockpit où on est assis l’un à côté de l’autre). Un vrai régal, une vraie découverte, pleins de sensations et encore plus d’adrénaline. Appareil très maniable, très réactif, très bruyant aussi. A peine le pied posé au sol au retour de ce vol, je me décide à m’inscrire pour me former (140 € de l’heure) avec Pascal, qui devient mon instructeur avec comme objectif d’obtenir mon brevet en 2016.

S’enchaîne ensuite la commande sur internet du Manuel du pilote ULM, le carnet de vol, la licence-assurance ULM et les cours de pilotage 1 à 2 fois par semaine. Dans ces cours, on fait surtout des décollages/atterrissages autour de la piste d’Epernay, des virages à 360° et des simulations de panne moteur; qui peuvent être utiles en cas de panne.

Au 31 décembre 2015, j’ai suivi 10 séances de 35 à 45 min chacune. A chaque fois, je mesure les progrès et surtout, j’apprécie la pédagogie, le sérieux et la disponibilité de Pascal.

IMG_2333IMG_2336Pour la 1ère séance du 2 janvier 2016, Pascal me prend en photo. On voit la piste de l’aérodrome d’Epernay-Plivot en bas à gauche.

Info importante pour les porteurs de prothèses auditives : il existe un accessoire (TEK pour SIEMENS, MDEX pour WIDEX ou autre nom selon les modèles de contours, il faut compter au moins 300 €) qui permet de mettre en place le système suivant : couper le son environnant bruyant et entendre uniquement le pilote et la radio, ce qui protège l’oreille.

Autre info importante pour les greffés ayant des prêts immobiliers en cours : bénéficiaire de la convention AERAS (pour les risques aggravés de santé) j’ai prévenu l’assurance et après devis, cela me coûtera environ 700 € sur les 8-10 ans restant à payer des prêts alors que la FFPULM propose également une garantie accident de la vie à peu près similaire au niveau des montants. Je la prendrai après la fin des crédits immobiliers.

Mes collègues se sont amusés avec l’affiche avec un clin d’œil sur la construction de l’A304, qui reliera Charleville à Rocroi, projet autoroutier sur lequel je travaille depuis plusieurs années.        autogire3

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