Mon 1er aquathlon

Lors de l’inscription aux JNTD 2016 (Jeux Nationaux des Transplantés et des Dialysés) j’avais repéré cette épreuve « AQUATHLON » qui consiste à nager 400 m puis, courir ou marcher sur 2 km.
Déjà en 2015, je voulais me lancer le défi de faire un mini triathlon et finalement, j’avais renoncé en raison du transport de vélo.

Une fois inscrite, comment me suis-je préparée ? Plusieurs mois avant.
Pour la natation, je pratique en temps normal 2 séances hebdomadaires. J’ai travaillé l’endurance pour être capable de tenir 400 m sans m’arrêter à une cadence soutenue. Après 100 ou 200 m d’échauffement, je nage 400m sans interruption avec une seule nage ou en combinant crawl et dos crawlé, qui sont mes nages favorites. Mon meilleur temps, aux jeux européens de Zagreb de 2012 est de 12 minutes.
Pour la course à pied, j’ai repris la marche rapide et la course 1 fois par semaine en alternant marche et course. Puis, du vélo d’appartement, pour renforcer le cardio,  également une fois par semaine, séance de 20 min à 45 min.
Je reconnais que l’entraînement n’a pas toujours été régulier pour des raisons professionnelles ou personnelles (week-end où nous étions absents). Mais la motivation était au rendez-vous.
Une question demeurait comment s’habiller pour le jour J ? car je savais que je ne pouvais pas courir en maillot de bain et nager avec un soutif n’est pas quelque chose d’habituel. Il fallait prévoir une tenue où je mettrais le moins de temps possible à me changer. Une chose était sûre je ne nagerai pas avec les baskets aux pieds…. A la maison, j’ai essayé plusieurs vêtements, pris une douche et, couru juste après : on savait où je passais tout était mouillé parterre…. En fait, c’est curieux cette sensation de courir les pieds mouillés.

Matin du jour J : après la 1ère journée des jeux où j’avais marché plus de 10 km et enchainé 5 épreuves d’athlétisme. Je me lève avec un mal de crâne épouvantable et un mal de dos tenace. Je me présente aux 2 épreuves de tir (pistolet et carabine de 9h à 12h), c’est pas la grande forme et je prends sur moi de terminer ces 2 épreuves. Je mange rapidement et fais une sieste réparatrice d’une bonne heure (l’épreuve commence à 16h). Je me prépare en vérifiant 2 fois mon sac de peur d’oublier les lunettes de piscine/soleil, le maillot de bain, les baskets, les obturateurs d’eau….

Épreuve à – 30 minutes : la piscine de Saint Priest est magnifique, propre et très accessible. D’abord, très bel accueil par le club sanpriot de triathlon qui nous explique pour le dernier aller retour dans l’eau (pagaie dans l’eau) et le parcours de 2 boucles de 1km avec les petites bosses. Cela me rassure.
Je vois Jean-Claude, doyen de + 80 ans et transplanté de coeur de + 15 ans qui fait de l’humour en demandant si la piscine serait encore ouverte demain car il va mettre la journée et la nuit pour faire les 400 m.
Je vois aussi Manu, greffé rénal et administrateur de Montagnes d’Espoir, qui héberge ce blog et il me dit être content de pouvoir enfin faire une épreuve avec moi.
Et aussi Ludovic, greffé rénal,du forum de la Montagne d’Espoir dont ce sont ses premiers jeux.
Et Catherine, greffée cardiaque, que je connais depuis plusieurs années sur les épreuves de natation. Très bonne nageuse. Elle me dit s’être inscrite dans un club de triathlon très sympa et me dit d’y réfléchir car c’est bien de faire du sport sur 3 disciplines différentes dans la semaine. Son mari Claude prend des photos, dès qu’elles seront reçues je les mettrais.
Niveau stress je suis bien même si j’ai mal au dos. Le mal au crâne disparait lorsque je fais mon 100 m d’échauffement car les  épreuves de tir du matin ne sont pas vraiment un échauffement pour l’aquathlon…. Les autres n’ont pas nagé mais j’ai repensé après, que certains ont fait la piscine le matin.
Il fait beau. 15°C et un petit vent, je mettrai le TShirt porteur d’espoir pardessus comme coupe vent. On me marque le n°28 sur le bras et la jambe, là on se dit ouh cela ne rigole pas…. on m’explique aussi que j’aurai un bracelet pour dire que c’est ma 2e boucle oui des fois que j’en fasse 3 ou 4 hein….
Moment de panique quand j’apprends qu’il faut sortir du bassin au bout de la piscine et qu’on va me soulever je me dis oh oh. Et là, Catherine me propose qu’on nage dans la même ligne d’eau du côté de l’échelle à bassin, je dis ok sans hésiter.
Et 5 min avant le départ, je vois Pierre et curieusement cela m’a fait chaud au coeur qu’il soit venu. Il me propose de m’aider pour le top départ car il sait que je n’entends rien et que les départs en natation restent problématiques pour moi. Je suis touchée mais je lui dis qu’on est pas à 3 secondes près vu la distance, on rigole.

Enfin l’épreuve arrive !!! Je suis concentrée, je respire calmement et me fixe comme objectif de terminer entre 35 et 45 min. Plouf dans l’eau c’est parti ! Le soleil tape dans l’eau et rend l’eau encore plus transparente. Au bout de 150 m de crawl je suis bien au niveau cardio mais mon dos me tiraille, je fais 50 m de brasse c’est pire. A 200 m, je vois Simon sortir de l’eau je me dis waouw…. Catherine sort peut de temps après, là je dis bravo et je suis contente pour elle. Après, je termine mes longueurs au dos crawlé au moins cela repose le dos mais, je perds du temps. Sortie de l’eau à 17 min, cela me met en coup au moral et en même temps, je vois que je ne suis pas la dernière alors cela me booste.
A la transition, j’ai oublié la casquette au vestiaire cela m’énerve heureusement, j’ai mon masque-tête-foulard que j’essaie tant bien que mal de mettre sur la tête.
J’avais mis le cardio-fréquence-mètre car le cardiologue ne souhaitait pas que je dépasse les 160 pulsations minute. Au moment de démarrer les 2 km : je suis déjà à 130 bpm. Au bout de 500 m, je suis déjà à 160 bpm donc je marche. En fait, durant les 2 km, je vais alterner course et marche pour rester en dessous des 160 bpm.
Sur le parcours, à chaque changement de direction, un membre du club m’encourage, cela me fait du bien.
Je pense à mon donneur, à Hervé, à mon papa, tous fiers de moi.
Quand je vois le bracelet, je me dis : vas y donne du jus, tu as fait les 2/3 de l’épreuve.

Enfin l’arrivée ! Je termine les derniers 300 m en courant, je suis heureuse et surprise par tout ce monde à l’arrivée, qui applaudit. J’ai su après, que tout le monde avait aussi applaudi à ma sortie du bassin mais, je n’ai rien entendu. Je vacille un peu car beaucoup d’émotions ressurgissent en moi en pensant à tout le parcours à notre histoire, la maladie, la greffe, mon handicap.

Et super contente de mon premier aquathlon terminé à 37’27. Je pense avoir de la marge. On se félicite entre les greffés. Je remercie les membres du club pour leur gentillesse. Ils nous ont offert à chacun une tasse « aquathlon ». Touchée de ce geste amical.
Vraiment ce 1er aquathlon restera gravé dans ma mémoire. Cela m’a donné des ailes, je pense revoir mon activité physique à mon retour de vacances… En tout cas, cela a un goût de reviens-y.

Voilà les photos :

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Une réflexion au sujet de « Mon 1er aquathlon »

  1. Ceppi Gisèle

    En te lisant j’ai participé à ton 1er aquathlon . Bravo pour ton endurance , ta joie de vivre communicative .
    Ton donneur peut être fier de toi .
    J’ai eu aussi beaucoup de plaisir de participer à ces jeux nationaux si bien organisés par notre brillant Chef d’orchestre Pierre avec l’aide de sa famille.
    beaux moment de partage durant ces 3 jours.
    Bisous

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