Aujourd’hui n’est pas une journée comme les autres, il s’agit du bilan annuel : 9ème bilan pour mes 9 ans de greffe, anniversaire de greffe la semaine suivante.
Cela commence chez soi par le recueil des urines 24h qu’il faut mettre dans une bouteille de 0.50 l (alors que d’habitude c’est juste un petit tube). Après, il faut aller à l’hôpital à jeun, ne pas oublier les médocs et arriver à l’heure. J’arrive juste à l’heure.
Le bilan annuel a pour objectif de vérifier si le greffon va bien et également, le reste du corps c’est pourquoi, il y a beaucoup d’examens ce jour-là.
En arrivant dans ce couloir, la 1ere chose à faire est de mettre un masque en papier car, une bactérie avait contaminée quelques patients il y a quelques années et depuis, par précaution, les praticiens nous demandent de mettre les masques. Et après, qu’est-ce qu’on fait ? eh ben, on attend d’être appelé… Et en attendant, on dit bonjour aux infirmières et aux patients bien patients,. Je vois Florence qui est greffée depuis 18 ans avec son papa. Ils sont très actifs au sein de l’AIRCA, association des insuffisants rénaux depuis de nombreuses années. On discute
Dans les examens, le bilan sanguin avec pas moins d’une quinzaine de tubes, qui vont être prélevés pour permettre les bilans suivants ::
– bilan hématologique pour voir s’il y a assez d’hémoglobine, pas d’anomalie au niveau des globules blancs/rouges, plaquettes….
– bilan hépatologique pour vérifier le bon fonctionnement du foie
– bilan inflammatoire pour vérifier les infections,
– bilan sérologique (analyse sur le sérum du sang) pour évaluer l’immunité à une maladie en mesurant la quantité d’anticorps spécifiques (VIH, toxoplasmose, CMV et d’autres noms plus barbares)
– immunologie pour vérifier le système immunitaire
– bilan métabolique pour vérifier le taux de cholestérol, les triglycérides, le calcium, la glycémie….
Rien à signaler du côté des prises de sang si ce n’est un rappel du néphro à mon retour à mon domicile pour refaire une prise de sang en « contrôle » en ville la faute au potassium un peu élevé
et aussi les urines pour s’assurer de la fonction rénale et s’il n’y a pas d’infection urinaire. Les patients font eux-mêmes les analyses avec une bandelette d’urines et un appareil prévu. Alors, on s’entraide car des fois, des personnes n’arrivent pas à le faire.
Après le petit-déjeuner vont s’enchainer les examens, on se balade dans les couloirs du CHU Reims que je commence à bien connaître. Par moment, quand je suis seule; je pense à mon donneur et j’ai un pincement au coeur.
D’abord la radiologie, j’aurais droit à une radio des poumons, une échographie des reins (le greffon et les reins natifs avant la greffe) et un écho doppler pour vérifier le fonctionnement de l’artère rénale.
Pour l’échographie, je tombe sur un « ancien » que j’avais vu lors de la 1ère année de greffe, il me dit que tout va bien.
Après, retour au service néphrologie où on me fera un électrocardiogramme au repos. Alors, petit conseil: ne pensez pas à votre chéri(e) pour cet examen sinon votre cœur va battre la chamade !!!
La journée de bilan se termine, on fait un débriefing avec son chéri car il stresse aussi de savoir comment cela se passe. Pour les résultats, il faudra patienter le 23 janvier 2016, date de la consultation annuelle où un néphrologue fera la synthèse de tous les résultats, plus les examens en ville comme la dermatologue, le gynécologue, le dentiste, l’ophtalmologue, et un ORL et le pneumologue pour moi.
Elle me posera des questions sur l’année 2016 (pour savoir s’il y a eu des incidents médicaux, comment se passe le boulot, la famille, si je fais du sport) bref, c’est le moment de poser toutes vos questions existentielles !
La meilleure nouvelle viendra quelques jours après, en apprenant la greffe de Martine, une connaissance du travail qui était en dialyse depuis presque 2 ans. Une nouvelle page va s’ouvrir aussi pour elle.