Raid à Ski du 22 au 26 mars 2010
Trois jours de raid dans le Beaufortain. Une bien belle expérience entre montagne et dialyse. Avec un peu d’organisation et des étapes pas trop extrêmes, tout est possible…
Lundi : Après être revenu de Lyon à 00H30, levé à 5h45 pour une dialyse avant les quelques jours intenses qui m’attendent…(vais-je tenir le coup ?!) 13h JM passe me prendre. Départ par l’Italie pour la Côte d’Aime, juste au dessus de Bourg Saint Maurice. Il fait chaud, très chaud. Alors que le collègue de JM annule son raid en Vanoise la veille pour cause de neige trop molle, nous nous posons nous même la question. Les avalanches de fond se déclenchent dans tous les coins. N’est ce pas trop dangeureux ? On hésite fortement mais notre vive envie nous pousse a tracer la route sous ce soleil rayonnnant. JM décide de prendre la météo locale du 73, fondamentale dans notre décision. L’info curcial : « bon regel nocturne » ! Voilà, c’est ce qu’on voulait entendre, Nous partonsdonc finalement confiant. Passage en Italie, chaleur, chaleur, chaleur, arrivé au Tunnel du Frejus, le thermometre indique toujours 15 C° ! Modane, encore plus chaud…vive le « bon regel nocturne ». 18h, Albertville, nous retrouvons MB et LMD sur un parking; nous sommes en tee-shirt ! Nous prenons leurs affaires et remontons jusqu’à notre Chambre d’Hôtes de la Côte d’Aime : les Carlines. Accueil et maison très agréable. JL ancien du Mercantour nous rejoint pour la soirée.20h30 : polenta – daube !23h : couché…
Mardi : Réveil à 5h ! Ouf, pas facile. Chaud, toujour chaud, ca c’est un « bon regel nocturne ». Direction « pont de la gîte ». On laisse les voitures en ce lieu précis. Nous nous préparons minutieusement, notre esprit rivé sur les incontournables…notre mental se met en place progressivement, surtout pour moi qui suis moins entrainé que mes compères et surtout moins solide physiquement. Je suis tout de même anxieux à l’idée de ne pas être au même niveau mais je reste confiant car j’ai envi de vivre cette aventure…C’est parti…à une vitesse terrifiante ! Mes camardes partent comme des brutes, je ne les suis que peu de temps pour reprendre un rythme bien plus adapté à mon énergie. Tant pis, chacun son rythme. L’étape fait 1500m de déniv, il faut les finir. Je les laisse partir et monte tranquillement sans m’arreter. J’ai plutot un bon rythme : 7/8m par minute. Ca monte jusqu’au Col de la Charbonnière, 1000m de déniv. Ouf ils m’attendent fort heureusement. Au col, magnifique vue sur le Mont Blanc à la Meije ! On enlève les peaux, on fait la descente tous ensemble, magnifique dans ce décor si grandiose. Juste au dessus de nos têtes la Pierra Menta. Reste la dernière montée au refuge. Alors là, c’est pas facile. La différence se fait ressentir entre un dialysé et un véritable sportif. Ils avancent deux fois plus vite si ce n’est trois fois. Et en plus il fait chaud, trop chaud. JM est bien sympa, il reste derriere moi avec ma moyenne de 6m par minute ( dire qu’à mon avis il avance à 10/12m par minute…). Derniere côte. JM et LMD se proposent de prendre mon sac, j’accepte, pas de fierté, l’objectif est de finir et continuer. Nous arrivons au refuge vers 13h. Nous nous etalons et prennons le soleil, discutons tranquillement toute l’après-midi jusq’au couché du soleil face à la prestigieuse Pierra Menta. Puis quatre Belges arrivent en raquettes avec 4 chiens ! On allume le poil, on fait fondre de la neige et préparons un repas de « raideur » en caval : pâtes bolo, fromage, crème Mt Blanc. Il fait chaud, le poil carbure. 23h Dodo…
Mercredi : 5h Réveil…ouf ! La tête à l’envers …JL redescend sur « pont de la gite », le boulot l’attend. Pour nous, une grosse étape devant nous. 900m de déniv, pas ennorme, mais long en distance. Environ 14km à vol d’oiseau. Objecitf : les Contamines. Première difficulté : le col du Grand Fond. 150m de déniv à froid. JM et LMD demarrent comme des flèches. En 15min, ils sont rendus. Avec MB, nous arrivons tranquillement derrière… en 30min, je pense. Au col, il ne faut pas perdre de temps, juste 2 ou 3 photos du Mt Blanc et de la Pierra Menta et hop, descente sur neige bien dure. Enfin un « Bon regel nocturne » ! On glisse jusqu’au Cormet de Roseland. Là, le vent souffle de plus en plus fort. Les nuages sont encore cloissonnnés côté italien, le soleil brille en France, on a de la chance. On « repeaute ». Je commence à sentir les toxines accumulées depuis la veille. Ce soir dialyse au centre de Sallanche : ça ne me fera pas de mal. Il reste 800m pour le Col de Bonhomme…difficile avec ce vent de face, l’effort est double. Je ressens une baisse d’énergie d’autant plus que les collègues filent. Je ne m’affoler, ils connaissent mes problèmes, je sais qu’ils m’attendront… Ce qui me rassure, c’est mon aisance pour la descente et les manips, je suis presque meilleur que mes camarades de raid. Je suis fièr de pouvoir compenser par ma technique… On arrive enfin au refuge de la croix du bonhomme, puis au au Col du Bonhomme. Grand Vent, neige dure, mais grand beau. Il reste la descente sur les Contamines…Un comblement de bonheur ! Arrivée en fond de vallée aux Contamines, on finit sur les pistes de ski de fond. Une navette nous ramènera jusqu’à l’Hotel aux Contamines : un bon Coca, frites et salade du chef suivi d’une bonne sieste nous remettent en forme. 17h un petit tour à l’Office du Tourisme des Contamines, la météo est moyenne. Que faire demain ? L’étape entre les Contamines et les Houches est rapidement mise de coté : pas de neige…On peut dire que l’enneigement du Sud est bien meilleur! Décision : direction Chamonix demain matin pour rejoindre l’Aiguille du midi et enchainer sur le Col de Toule et la descente sur Courmayeur. 17h45 : le taxi arrive pour me descendre à Sallanches à la dialyse. Je suis en pantalon de ski…le chauffeur, interpellé par ma tenue, est surpris d’apprendre mon investissemen tdans ce trip ! Je lui explique qu’avec une bonne organisation tout est faisable. Il suffit simplement de se connaitre et gérer son effort pendant les étapes, ne jamais être « dans le rouge » et faire un peu attention à ce que l’on mange. 19h30 : branchement, c’est un peu tard. 23h30, débranchement, j’ai mal au ventre et vomis le repas du soir. Bizarre…mais je me sens mieux. 00h30, dans mon lit. Ouf…
Jeudi : 5h45 réveil…ouf, ouf, ouf : mal au crâne. Je prends un doliprane, mais ça tape. 6h45 le taxi arrive. Départ pour Cham. Arrivée au départ de l’Aiguille du Midi à 7h45. Le temps n’est pas si massade mais le vent souffle fort meme à Cham. J’imagine à 3800 m d’altitude… Je suis quand meme bien fatigué. C’est un peu limite mais l’attente permet de faire un peu passer le mal de tête, de se reposer un peu. 8h30, annonce : « prochain point d’info 9h30 ». Trop de vent, la benne est fermée. 9h30 : idem. Prise de décision rapide : on annule l’étape, c’est trop tard on ne va pas attendre éternellement les annonces successives d’annulation de la benne. On file prendre le bus de 9h45 qui nous amène à Coumayeur en Italie. Grand mauvais coté ilalien. 11h30, bus pour la Thuile. De là, nous mangeons une rapide bout. 13h départ pour la Rosière. Je monte par les remontées, les collègues à peaux…ils sont fous ! Le brouillard est très épais pour rejoindre la France. Coté la Rosière, il fait bien meilleur fort heureusemnt mais le vent persiste. Je retrouve la troupe au bar « le plein sud » à la Rosière patientant quelques deux petites heures. Ce laps de temps me permet d’appeler le centre de dialyse de Nice pour remettre ma séance du samedi au vendredi…il fait beau ce week-end alors il faut en profiter ! Ils arrivent enfin et buvons un verre, profitant de faire les comptes, et le bilan de ces 3 jours : super sympa, que demande le peuple ! Ca rigole, ca tchache. Stéphane, un garde de la Vanoise, a la gentillesse de venir nous chercher et nous amener à la voiture, à la Cote d’Aime. Il est 18h, il faut déposer MB et LMD à Albertbille puis rentrer sur Nice. Arrivée à Nice 3h du mat..