…et apporte son lot quotidien de batailles, de défaites et de victoires…
2 mois viennent de passer dans un flou des plus total. Des allers-retours à Strasbourg pour le travail, la pression des objectifs, travailler 45h par semaine, les kilomètres, les chevaux, Hélium, un doigt cassé et cette fatigue grandissante… Un état de léthargie et de légère dépression qui s’installent et au moment où je vois le bout du tunnel, la terreur du greffé se produit : un début de rejet.
Tombée dessus par hasard faute d’une intoxication alimentaire… 2 semaines de plus à trainer et le verdict tombe. Tout début de rejet. Pas de quoi s’inquiéter pour le greffon mais de nouveau beaucoup de cortisone et la prise de poids qui va avec… Des veines impraticables alors je prend une décision : me faire poser une chambre implantable de préèvement (cip). Une cicatrice de plus mais au moins je ne serais plus une pelote d’épingle.
Je finis par sortir de l’hopital ce 13 novembre, à deux semaines de mes un an de greffe, pleines d’interrogations et découragée. Et le soir, devant la télé, abasourdie comme le monde entier devant les attentats de Paris. Un week-end bizarre qui s’en suit où j’ai du mal à émerger…
Le lundi, dernier départ pour 3 jours à Strasbourg. Derniers jours de formation, fin de galère… Le soir même j’apprends qu’un ami vient de décéder suite à maladie…26 ans… On le savait qu’il ne remarchait surement pas mais c’est un choc de découvrir qu’il nous a quitté dimanche matin. L’impression qu’on venait de m’arracher le coeur… Une fissure qui vient de se créer à jamais mais qui m’apprend une chose :
il faut vivre!
Vivre tant que l’on peut et savoir profiter des plus beaux moments!
Alors je ne baisserais pas les bras malgré la fatigue, l’angoisse et la maladie. Pour Mathieu, pour Alfred et mon donneur, pour ces pauvres gens tués à Paris et pour tout ceux qui ne sont plus là aujourd’hui!
Ce soir mon coeur saigne mais demain il guérira…