IronMan 70.3 Vichy
Après un début d’été très complexe niveau santé (Leishmaniose), j’ai hésité à prendre le départ de ce IronMan 70.3 de Vichy, mon premier triathlon L.
Le matin l’alerte T° de l’eau est à 25° : c’était pourtant une bonne excuse pour ne pas prendre le départ. Au dessus de 24,6 la combie est interdite. Et un Manu sans combie, c’est un poulet qui nage mal, qui se gèle et qui galère ensuite ! Mais voilà, ce matin je me sens particulièrement bien, et, comme pour le Triathlon de l’Alpes d’Huez, je me dis « étape par étape », « épreuve par épreuve ». Nico est aussi là pour m’apporter de belles ondes. Mais ce n’est pas non plus sans pression que je me présente dans la longue file d’attente « natation » pour prendre ce départ avec ce fameux « rolling start » des événements IronMan. 2000 personnes, 3 toutes les 3 secondes qui sautent dans l’eau… C’est 40min après les premiers concurrents que je me lance, ou plutôt plonge, dans cette aventure. Mais l’aventure commence par l’Allier, cette eau plutôt « verte », opaque où parfois quelques algues viennent s’enfiler entre les doigts. Bref, l’eau est bonne et je le prend cool; une natation aux gestes lents mais qui reste à peu prêt efficace. Mais voilà, les choses se compliquent. Certains m’avaient prévenu (merci Rémy !), la première bouée n’est pas celle où l’on tourne, c’est celle des 500m !! Pourtant l’impression d’avoir déjà nagé longtemps était bien là. Petit coup au moral mais je continue. Puis demi tour après environ 1km. Mais c’est là que ça se complique, puisque, étant épais comme une crevette et ayant la graisse d’une chèvre du Mali, autant vous dire que je commençais à congeler, même en nageant ! Enfin, la fin des 1900m de natation et la sortie. Haaa enfin, même si cela reste un plaisir de nager. Mais je tremble, j’ai froid. Mon corps est raide, plus rien ne se passe. Je pars pour la transition en mode glaçon.
Tremblant de tout mon corps j’arrive à peine à prendre la ficelle de mon sac « bike » et rentrer dans la tente pour me changer. Assis sur le ban, je sors vite une serviette de toilette puis m’essuie. Mais tout tremblote. Je reste conscient et fini par me préparer pour sortir allé récupérer le vélo, mettre mon casque et sortir de ce guet-apens ! Je me réchaufferai en pédalant joyeusement !! Je crois que je ne me souviens plus des 10 premiers km tellement j’étais concentré à ne pas tomber ou dévier sur le bitume. Trifonction humide l’air ne faisait que m’agresser. Machoire bloquée, limite « crampée », je ne pouvais même pas avaler ou boire. Puis vient le temps du séchage et petit à petit je remonte en température !! C’est une expérience, et c’est à partir de maintenant que le bonheur intense arrive. Oui, quel plaisir ce parcours à vélo !!! En mode totale hydratation et nourrissage du poulet, je me sens bien, très bien. Ne jamais trop forcer, appuyer mais ne pas avoir mal, 90 bornes à faire et un semi-marathon derrière. Trouver ma juste balance pour le bon rapport « qualité-prix » ; où la qualité est la force à mettre dans le moteur (que son mes cuisses de mouches et mes mollets de coqs), et le prix pour l’économie indispensable qui permet de se payer un bon semi marathon ! Très à l’écoute je n’arrête pas de boire et manger, m’arrête à tous les ravito (parcequ’aussi c’est très amusant de se croire pro en prenant un bidon ou une barre dans la main d’un bénévole en roulant !!). Du coup, je m’amuse et surtout j’avance pas si mal. 30km/h plus ou moins suivant les bosses et descente, le goudron, le vent (y’en avait pas, hihi !). Position aéro sur les prolongateurs 90% du temps, tout sur « la plaque » à part la dernière bosse, et je me croyais comme Froome sur le dernier CLM du Tour. Au final, que du pur plaisir, du jeu et du sport. Mon objectif idéal de 3h est validé (2h58min) pour les 90km.
Arrive la transition, je me relève 1km avant la ligne pour éviter ces fameux et agaçants points de coté. Parc à vélo, dépose du vélo, direction le sac « Run », retour sous la tente, changement, un coup de St Yorre (un bon coup même cul sec !), un bidon à la main et c’est reparti juste après un petit passage au whawha comme dirait l’autre. Transition hyper lente donc et recup : 6min28 !!! Je n’ai pas hésité à continuer sur le semi marathon, c’était pourtant une limite que je m’étais fixé pour me tester sur le L compte tenu de mon état de santé et des produits (Ambisome) que j’avais eu pendant 5 jours en perf début aout. Mais voilà, j’ai dépassé la limite, j’ai plus écouté mon corps que ma tête. Peut être n’était est-ce pas raisonnable. Les prochaines analyses le diront. Protéger le greffon c’est le plus important. C’est aussi dans cette optique que je me suis engagé dans une folle course à l’hydratation depuis le début aout et toujours actuellement, sans compter bien sur ce 26 aout 2017. Chrono lancé, allure adaptée. Entre 5h45 et 6min au Km, jamais plus, jamais moins. Je savais qu’à cette allure je pouvais tenir. Une moyenne de 10km/h pouvait être envisageable. C’est pas rapide, mais tenir 21km comme ça après un double effort ce serait bon. Je suis si bien que j’avance plutôt en 5min30 voire 5min15 par moment, mais je me freine, freine, freine car je sais que les 8 derniers seront plus complexes. Tout se joue généralement sur ces kms. Je me fais doubler mais je reste confiant ! Maintenir l’allure, maintenir l’allure : spécial dédicace à Coach et Coco pour l’exemplarité. Prendre le temps de regarder les alentours, prendre son temps au ravito, se faire arroser par ces jets d’eau sous cette chaleur supérieur à 30°… et ça passe bien. Dans les rues de Vichy, les encouragements pleuvent, très agréable, très sympa; source de motivation. Fin de la 1ière boucle et passage dans le stade.
Je vois Virginie et son père qui m’encouragent : des forces, des forces en plus ! La musique, le speeker, les tribunes ; reboosté pour un tour. J’en ai même envi. Et voilà, c’est reparti, je me sens toujours très bien et dans l’allure. Pas de mal aux jambes, les mollets un poil et mon genou (essuie glace) tient… j’enchaine, les kms passent, les ravito s’enchainent. 12, 13, 14, 15…tout va bien. 16, 17… là les mollets tirent maintenant mais ça va. 18, 19…voilà, je commence à me dire qu’il va falloir stopper. 1500 derniers mètres, le stade, le « tapis rouge », la ligne d’arrivée. Je termine, heureux comme un pape en ayant tenu promesse : 2h03 ! Fier de moi et surtout fier d’avoir géré cet effort. Je n’ai pas mal aux jambes, je marche normalement, je suis lucide. Après 6h05 de course, je suis fatigué bien sur, un peu vidé, mais tout va bien. Médaille, teeshirt Finisher et de l’eau !
Le soir même pas de courbature, ni le lendemain. Ce sera même petit tennis en campagne auvergnate avant de passer une douce nuit avec de belles images plein la tête. Vichy IronMan 70.3 à mon avis accessible à beaucoup qui veulent se tester sur cette distance. Cette expérience restera une belle pastille dans les annales.
A suivre… pour un M à Nice puis un L avec The épreuve à finir : le NATUREMAN, un triathlon qui j’en suis sur correspondra totalement à mes valeurs. Cette fois j’irai aussi pour défendre la cause du don d’organes, certes sous les couleurs de Club de l’US Cagnes Triathlon et aussi sous ma bannière de l’association Montagnes d’espoir afin de valoriser le don d’organes et donner de l’espoir à tous les malades transplantés et en attente de greffe.
A suivre !