Aventure à la Réunion 2010
Aventure à la Réunion 2010, c’est ici que ça se passe !
L’anti moustique est acheté. Ce n’est pas le moment pour moi de chopper la dengue ! Meme la moustiquaire fera partie du voyage. Je pense que pour un dialysé, toutes les précautions sont bonnes à prendre, nous sommes quand meme plus vulnérable, alors pas d’imprudence !
Le programme commence à être chargé, il va falloir aussi trouver le temps de se reposer. Une fois de plus, finalement, heureusement qu’il y a les dialyses (je plaisante bien sur…enfin à moitié) qui me permettront de me poser 4h trois fois par semaine. A propos, très sympa le personnel médical. J’ai réservé il y a maintenant 3-4 mois au centre de St Paul, un centre d’autodialyse. Pour le moment toutes les séances sont réservées à St Paul, mais il se peut que nous bougions quelques jours de l’autre coté de l’ile ; je réserverai dans un autre centre. D’après l’infirmière cadre, « ca ne sera pas un problème, on trouvera et s’arrangera pour trouver une place » ! C’est exactement ce que je voulais entendre et c’est très chic de leur part de m’aider et me mettre à l’aise comme ça : un stress en moins ! Comme quoi, finalement ce n’est pas si complexe de partir en vadrouille de l’autre coté du globe !
Bien sur le problème est qu’au mieux je peux partir en autonomie 3 jours/2nuits…impossible de partir en trek 6 jours. Ceci dit, 3 jours suffisent pour prendre le pouls de l’ile, ressentir la vie locale. Un trek de 3 jours est prévu dans le cirque de Mafate. Départ le Samedi par la conduite des orangers au dessus de la rivière aux galets. Nuit à Grand place dans un gîte local. Dimanche, traversée de Mafate par les « ilots » (villages typiques et perchés de la Réunion ) pour arriver à Aurère. Deuxième nuit en gite. Lundi matin, départ pour sortir du Mafate et arriver certainement à Dos d’ane. Lundi 16h : dialyse à St Paul pour Eliminer les toxines et dormir un peu 😉 !
La carte du trek dans Mafate (IGN)
Au programme il y aura aussi l’ascension du Piton des neiges en deux jours ( plus haut sommet de l’ile à plus de 3000m), la découverte du volcan du Piton de la Fournaise, la rencontre avec les baleines et des fonds marins…mais aussi la cuisine Réunionnaise ( Aie, aie, aie, attention au régime !!! ).
Bon, je ne vous en dit pas plus pour le moment, la suite bientôt !
A suivre…!
Jeudi 23 septembre 2010
18h30, ouf, c’est la bourre. Gérer le boulot, les dialyses et la préparation du voyage : pas facile. Mais c’est un bon stress quand même. Les derniers achats : tablettes pour désinfecter l’eau, lingettes, couverture de survie. Enfin, spécial dialyse : les Pushban…ces pansements hémostatiques qui permettent d’éviter le « resaignement » des ponctions d’après dialyse. Pour moi c’est important, comme je bouge facilement après la dialyse, cela me permet m’activer en toute confiance !
Ca y est, cette fois c’est quasiment réglé : j’ai trouvé un taxi pour m’organiser les trajets entre l’appart de D. et C. et le centre de dialyse. A finaliser demain. Merci l’AURAR !
Voici ci-dessous la carte des centres de dialyse à la Réunion, comme quoi, je peux bouger. Ca en fait pas mal quand même pour ce petit territoire. Je crois que le diabète en est la cause, voir par ici : 3 fois et demi plus de dialysés qu’en métropole !
Départ confirmé pour samedi en fin d’après midi pour Marseilles. Comme au Tour de France, départ réel dimanche en début d’après midi !
A suivre…!
Le 25 septembre
J-1 ! Et voilà, c’est le premier départ pour Marseille. Deux valises chacun et un sac à dos. De quoi passer 3 semaines intenses et magiques. Là, à Nice il tonne, il va pleuvoir : un temps idéal pour partir. La papiers, les clefs, les billets, et ca y est, go, go, go !!
A suivre…
Lundi 27 septembre
Dimanche 26, il est 17h25, l’attente commence à peser. Et puis vient ce moment si particulier, ce moment où l’esprit bascule, où le voyage commence…enfin ! Ce moment ? c’est celui où l’avion accélère puis s’envole. Nous y sommes ! C’est dans nos deux petites places étriquées que nous ferons 10h30 de vol de nuit pour atteindre l’ile de la Réunion.
Lundi, 7h30, atterrissage. Nous descendons de l’avion, le temps est plutôt beau, la température idéale : 25 degrés environ…
D. nous attend, et nous commençons par sortir de Saint Denis…première découverte, premiers coups d’œil. Nous allons du coté de St Paul. En 30 min nous arrivons dans le nouvel appart de nos chers amis. C’est sur la terrasse, vue mer, que nous nous posons pour un petit déjeuner bienvenu. Et voilà, c’est parti pour 3 semaines ! Et déjà les premières discussions sur l’organisation viennent naturellement. Il va falloir jongler avec les dialyses ! D’ailleurs, ca ne rigole pas…aujourd’hui ce sera aussi pour moi la première dialyse et la découverte d’un nouveau centre, de nouvelles infirmières. Le taxi est déjà réservé et passera à 15h15 pour cette « première ». Aujourd’hui nous prenons le temps et visitons les alentours. St Gilles, son petit port, ses surfeurs…et ses samossas et bonbons piments ! Miam.Notre objectif est aussi de gouter aux spécialités locales. Attention au régime ! Ca ne va pas être si facile, surtout avec les plats relevés de l’ile qui, même si les épices remplacent souvent une partie du sel, donnent soif…très soif. Si le deal est respecté : gouter aux spécialités mais boire juste ce qu’il faut, alors ce sera la preuve que la découverte culinaire en voyage est aussi possible…même avec le « régime dialyse ».
Ce soir ce sera d’ailleurs un cari de poisson avec du « thon banane » acheté frais sur le port de St Gilles ! En attendant, là, je suis en dialyse et en profite pour me reposer pendant que D, C et Virginie sont partis faire une séance de sport…En ce qui me concerne je suis agréablement surpris par le centre. Un peu vieillot, mais les machines sont récentes, il y a 1 Tv par personne. L’ambiance est sympathique et plutôt créole : ca me met dans le bain et me plonge dans cet exotisme « à la française » que l’on recherche en venant ici. D’ailleurs, en voilà un avantage avec la dialyse : être au contact des locaux. Pas de différence et être au contact des habitants, avoir les ragots, les bons plans, découvrir un style de vie, des idées…
à suivre…
Mardi 28 septembre
Ca c’est décidé hier soir en mon absence, et ils ont bien fait : partir à la découverte des baleines à bosse, les observer. 9h, nous enfilons un rapide petit déjeuner puis claquons la porte rapidement, nous avons RDV à St Gilles pour prendre le bateau. Certes, il s’agit s’une activité bien touristique. Le bateau n’est pas trop grand, pas trop de monde l’équipage sympa. D. et Virginie sont là aussi. 11h, au loin, un jet…en voilà une ! L’excitation monte. Et puis je suis avec deux spécialistes de la mer, Virginie et D ayant bossé dans le milieu. Et puis arrive ce beau moment : la caudale. La baleine replonge. Furtif mais intense. C’est à plusieurs reprises que nous avons pu observer ces monstres des mers, d’une force si tranquille, elles plongent puis remontent. Une bien belle expérience ! L’après midi sera consacré à la recherche d’une voiture de location pour se déplacer histoire d’être autonome. Chose faite.
17h30, nous profitons de la mer, et plus exactement du lagon de la Réunion : il y a en effet une barrière de corail ! L’eau est bonne. D. nous rejoindra et c’est ensemble que nous finissons l’après midi devant un petit planteur, les pieds dans le sable, à observer un magnifique coucher de soleil. Le reste de la soirée sera courte, demain les choses sérieuses commencent : le Mont Bénare, 750m de déniv et 15 bornes aller retour …
Mercredi 29 septembre
5h30…ouf, ça faisait longtemps. Pas facile de se réveiller. Ce matin, départ très matinal pour deux raisons. La première vous la connaissez : dialyse à 16h. La deuxième est que sur « les hauts », le temps se gatte très rapidement. Vers 10-11h, fini, tout est dans la brume ! Direction le « Maido », un point de vue donnant sur le cirque de Mafate et le piton des neiges. Deux lieus où nous irons, c’est donc le point idéal pour appréhender ces différents reliefs et analyser notre futur trek de 3 jours et 2 nuits dans Mafate. En montant au Maido, nous transperçons les nuages et passons au dessus. Parfait, grand beau, belle vue. Mais l’objectif du jour reste le Grand Bénare…et malheureusement je l’aperçois, si…loin ! Comment faire pour atteindre le deuxième sommet le plus haut de l’ile et revenir à temps pour la dialyse. La solution : avancer, avancer vite. C’est ce que nous ferons, tout en profitant du paysage et de la végétation.
Le vent souffle très fort, le parcours est en crête. A droite, la mer de nuage et l’océan, à gauche les quelques 1500m abrupts tombant dans le cirque de Mafate avec ses ilets (villages perchés), son relief et sa végétation si particulière. Au fond, droit devant le sommet, plutôt plat. La pente est faible mais l’itinéraire long, dans un environnement plutôt lunaire. Ca nous fait penser à la Nouvelle Zélande, au Mont Arthur plus exactement, avec cette poussière brune et ses rochers volcaniques. Rajoutez y quelques bruyères basses et arborescentes, quelques couleurs de fleurs entre le jaune et le orange, parfois le vert et le gris et ça vous donne un lieu à la fois flippant et à la fois incroyable…10h30, après 2h30 de marche nous arrivons au sommet. Le Cirque de Cilaos et au loin la Fournaise s’ouvrent à nous. Le Piton des neiges domine encore et n’est pas si loin. Nous comprenons que la Réunion est une petite ile avec un relief incroyable donnant des accès difficiles et complexe pour en atteindre ses recoins !
Le vent souffle et redouble de violence..et le temps file vite. Pour être à l’heure et pouvoir finir la journée par un bain dans le lagon, il faut se dépêcher. J’active un peu Virginie, la pauvre ! 12h30 nous voilà à la voiture, reste la petite route sinueuse pour rejoindre la côte et prendre un bain : parfait ! 15h je me prépare pour la dialyse : douche, patch emla, et voilà, le taxi est là. Je laisse virginie à sa sieste et moi, direction St Paul pour mes 4h ! Ce soir petite soirée à mon retour de dialyse…une sacrée journée !
Jeudi 30 septembre
Journée plutôt tranquille aujourd’hui. Ne pas trop en faire si on veut être en forme pour notre trek. Aujourd’hui, départ 10h pour le Musée Agricole de la Réunion : comment comprendre comment la canne à sucre est à la base de la « construction » et du développement de l’ile depuis plus de 150 ans…. 13h, journée grise et nuageuse. Les affaires de grimpe, dans la voiture, nous poussent jusqu’à St Leu sur un petit site d’escalade. Un rocher compact et des voies courtes, très courtes. Un 5a, un 5b pour se mettre dans le bain. Le site n’a rien d’extraordinaire. Un 6a+ et nous repartons. L’heure est à la découverte des routes « des hauts » : hypersineuses. Ca monte vite et nous sommes dans les champs de cannes à sucre. Nous sommes à 1000m d’altitude environ, au fond la mer, et les cannes en contrebas : magnifique. Pour terminer cet après midi, nous nous dirigeons un peu au hasard et atterrissons sur une des plage de sable noir de l’ile. La lumière est belle, le vent souffle, les vagues roulent, les cocotiers sont là. Un moment de zénitude…
17h30, nous rendons la voiture, D et C sont venus nous chercher pour prendre un dernier bain…au coucher du soleil ! La soirée sera tranquille avec le rituel du soir : un ti’ punch. Une belle journée s’achève, une journée sans dialyse, une journée sans stress…
Vendredi 1er Octobre
Debout 8h ! C. bosse à St Paul et c’est aussi le jour du grand marché ! Une occasion unique pour découvrir les produits locaux et les couleurs locales. Un ananas par ci, un jus de sucre de cannes par là. Nous passons toute la matinée dans cette ambiance qui me plait bien. Que de recettes, que de produits fous ! Ce soir, je fais la cuisine ! Même en dialyse on peut se faire plaisir en connaissant bien le régime et les astuces ! 13h30 c’est avec nos palmes, masques et tubas que nous entrons dans l’eau limpide et bleue azur du lagon ! J’ai oublié l’appareil photo, dommage, mais le spectacle est sous l’eau. 1m de profondeur et nous entrons dans un autre monde : poisson flute, girelle, poisson picasso…et coraux ! Trop beau. Voilà encore une activité facile et praticable par n’importe quel dialysé, je la conseille à tous !
15h30, rituel : Taxi, dialyse, Taxi. Mais l’horaire est bien : une fin d’aprem en dialyse, une soirée à la maison. Ce soir : préparation des sacs pour le trek de 3 jours dans Mafate. Le stress monte…
LA suite dans 3 jours après le trek…
Samedi 2 Octbre
Chaud, très chaud, trop chaud ! Voilà 20 min que nous sommes partis et déjà la chaleur nous plombe. Il est 10h, nous entrons dans le Cirque de Mafate par la canalisation des orangers. Environ 3000 m de dénivelé et une quarantaine de kilomètres nous attendent ces 3 prochains jours. Mafate c’est un lieu unique, un cirque où se mêlent pitons, canyons, végétation luxuriante et ilets, ces petits villages perdus au milieu de nulle part. Mais Mafate c’est surtout aucun accès routier ! On y vient qu’à pieds, par des sentiers raides et escarpés : les dénivelés se font donc très rapidement, parfois sous un soleil de plomb, parfois à l’ombre des filaos, ces arbres de la Réunion. La rando commence par la canalisation des orangers…12km au milieu d’une falaise, à plat, en plein cagnard…
Nous nous retrouvons donc en plein milieu d’une falaise, sur un sentier ‘taillé dans la roche. 700m en bas : la rivière des galets, 300m au dessus, le haut de la falaise. Derrière nous on aperçoit encore la mer et devant l’entrée du cirque de Mafate avec ses pitons et son relief incroyable. Sous nos pieds, la canalisation. Nous allons la suivre avant d’entrer dans le vif du sujet. Au début c’est plutôt amusant, puis la chaleur commence à opérer. Pas d’ombre. Pas d’eau ! Ouf, moi je crains la chaleur, ca m’abat, ca me plombe. Une petite cascade joue les brumisateurs, j’en profite. Ca continue, encore et encore, la canalisation n’en termine plus. J’y trouve quand même une note positive, au delà du paysage particulier, j’apprécie la transpiration, je dégouline, donc je peux boire ! Et puis d’un coup, nous arrivons à une bifurcation que le sentier suit. Ce passage marque l’entrée dans le cirque de Mafate. C’est aussi là où la canalisation commence à descendre, où le sentier change.
A partir de ce point les dénivelés s’enchainent. La première descente est rude : 500m de déniv. Que des marches. Mais ce sera quasiment à chaque fois ça. A la descente, mal aux genoux, à la montée mal aux mollets ! Nous arrivons en fond de vallée, nous passons une passerelle et sommes déjà un peu atteint physiquement. Pour moi le soleil m’use. Je regarde mon altimètre : encore 500m de déniv direct et sous un cagnard avant d’arriver à notre destination. Nous montons doucement. Virginie a la pêche, moi je traine…chaleur, chaleur, chaleur. Je ne sais pas si le fait d’être en dialyse joue sur la « supportabilité » du soleil direct, mais j’en chie ! Ma fois, c’est au moral que je fini, et le passage dans les ilets reste bien sympathique. Un gamain, tongs aux pieds nous double. Il revient apparemment de l’école de l’ilets Cayenne, et remonte à Grand Place. Des bananiers, des cochons, des poules. nous arrivons à Grand Place les Hauts. Ce lieu est paisible, d’une rare zénitude. Le Gite, en haut des quelques « maisons » qui composent le village, est accueillant : un petit bar, des sortent de petits bungalows, une terrasse en gazon et une vue imprenable sur le piton Cabris, le Maido et le Cirque. Quelques randonneurs sont là. Nous nous installons puis commandons un Coca bien frais. Je crois que c’est grâce à ce Coca que je suis monté : j’en ai rêvé ! 17h, nous sommes posés, zens, dans un autre monde, les soucis loin derrières nous…pourvu que l’appel pour la greffe n’arrive pas là : une petite pensée qui passe quand même dans un coin de ma tête…de nos têtes. Comment faire si ça arrive ? Et bien…Hélico en urgence, hm…! Ca fait 3 ans que j’attends, ça n’arrivera pas aujourd’hui. Et si ca arrive, ce ne sera pas le bon moment ! Je dois vivre ce que j’ai à vivre…J’aurais en effet pu rester chez moi à attendre, pendant 3 ans…mais alors j’en aurais raté des choses : que ce soit ici à la Réunion ou en montagne en métropole…
19h, l’heure du repas. Ce sera ce soir salade de choux, suivi d’un cari poulet, riz, lentilles et rougail tomates ( sauce piquante locale ). C’est excellent et parfait pour le sport. S’en suit un gâteau à la banane qui, ma fois, tient bien au corps ! Le ciel est étoilé. Nous en profitons un bon moment avant de partir nous coucher dans nos dortoirs de 8 places. Pas de ronfleur, la nuit est bonne et fraiche !
Dimanche 3 octobre
8h, heure du petit déjeuner. Rien d’extraordinaire mais ça passe bien. Aujourd’hui c’est plus cool. La journée sera belle encore une fois. Ce sera un enchainement de montées et descentes pour rejoindre Aurère, notre deuxième étape. La rando est variée et nous passons dans différents ilets : ilets à Bourses, ilets à Malheur seront les deux principaux. C’est assez incroyable de se dire que des gens vivent ici. Quelle zénitude. Une chose est certaine, ils sont dans leur bulle…mais quelle bulle ! Reggae en musique de fond, bananes, papayes et poinsettias pour les couleurs locales.
Une petite école par ci, une église par là. 12h, nous passons vers un petit torrent : une bonne occasion de se baigner. Nous croisons des randonneurs régulièrement, une bonne occasion pour faire une pause et discuter. Nous avons le temps aujourd’hui pour cette étape. Enfin, la dernière montée. Ca passe bien, il ne fait pas trop chaud, cette étape aura été sous les arbres. 13h30, nous arrivons à Aurère. Le « Bar de l’escale » est ouvert. Sa petite terrasse nous tend les bras ! Alina nous accueille avec le sourire. Un dépliant du Parc de la Réunion est sur le comptoir, l’occasion d’engager la discussion. Incroyable, son fils y bosse, il est médiateur. Un collègue donc ! Nous restons une bonne heure à discuter de la Réunion, du Parc, des modes de vies dans Mafate…Le temps tourne, nous devons aller nous présenter au Gite de ce soir.18h, une heure avant le repas. C’est avec deux autres couples, plus âgés, avec qui nous sympathisons, que nous retournons boire un coup au Bar de l’Escale ! Aie aie aie, attention à ne pas trop boire, c’est le week-end et même s’il fait chaud, l’eau s’accumule vite ! Ce sera une bière pour moi. 19h, heure du repas. Une fois de plus poulet, riz, saucisses, lentilles, gâteau banane…et rhum pour nous assomer !
Lundi 4 octobre
Nuit moyenne. Mais il ne faut pas trainer. Aujourd’hui dialyse à 16h, je dois être à St Gilles à 15h. Il faut bien calculer. D’autant plus que l’étape est assez longue : 4km de descente abrupte, 4km en fond de vallée puis 4 autres km de montée directe. Objectif : être à 13h à Dos d’Ane, point d’arrivé de ce trek. Nous ne trainons pas et partons à 8h. La descente est en effet rapide et apprécions une dernière fois ces paysages uniques, ces maisons perdues, cette végétation particulière. Le fond de vallée ne sera qu’une marche sur le lit de la rivière des galets, sur sable et…galets ! Enfin, nous arrivons au pied de la dernière montée. Peu de gens font cette variante. On nous a prévenu, ça monte sec ! 750m direct. Il est 9h45, nous sommes dans les temps, largement. Alors go, la course commence.
C’est avec un très bon rythme que nous attaquons ! Au final, le chrono indiquera 1h30 pour cette montée. Pas si mal. En effet, nous avons été doublé par deux personnes s’entrainant pour le Grand Raid (Course de 160km et plus de 10000m de déniv à travers la Réunion ) : leur temps 1h10 en étant sans sac et avec petites chaussures ! 3h30 au lieu de 5h prévue pour cette étape, pas si mal la forme.
C’est donc parfait. D. et sa mère sont venus nous chercher et redescendons tranquillement. Nous avons le temps de manger un bout. Une douche sera la bienvenue. 15h30 le taxi et la dialyse m’appelle. Pas le temps de trop souffler. J’ai pris 3kg. Je m’attendais à moins avec la transpiration, mais après calcul j’ai bu environ 6 litres d’eau en 3 jours…
La soirée sera courte et le sommeil plutôt lourd. Au fait non, le sommeil moyen…trop chaud !
Mardi 5 octobre
Il pleut. Prenons le temps. Nous décidons de partir 2 jours faire les touristes. Direction un site d’escalade pour repérer des voies lors d’une prochaine journée. Le lieu sympa au bord d’une belle cascade. La suite : la vanillerie de la famille Roulof ou comment découvrir toutes les astuces et la complexité pour obtenir une belle gousse. 16h30, visite de la sucrerie et la distillerie Savana. S’en suivra une dégustation de rhum. Nous sommes au point sur la grande richesse de l’ile : la canne à sucre et ses produits. Nous montons ensuite dans le deuxième cirque de l’ile : Salazie. Il fait nuit, il pleut, il fait chaud : les tropiques quoi. Après un petit resto fort bien sympathique, nous rejoignons notre gite d’étape à Hell Bourg, village typique créole que nous visiterons demain.
Mercredi 6 octobre
Beau temps, il est 9h. Nous avons de la chance car Salazie est un des endroits les plus humide de l’ile. Villas sympas et un peu vieillottes quand même, très fleuries, avec une végétation assez « tropicale ». Les alentours sont plutôt des falaises bien fournies de fougères arborescentes et autres végétaux types yuccas. 11h : direction le col des Bœufs pour un point de vue sur Mafate. Les nuages sont malheureusement là. Nous apercevons quand même le grand Morne, un sommet de l’ile et une mer de nuage apparaît sur le littoral. Il reste de la route pour revenir sur St Gilles, dialyse oblige. Apres 2h de routes très sinueuses, nous arrivons. Direction la dialyse et 3kg à perdre.
Demain ce sera à nouveau la phase sportive : Canyon de Fleurs Jaunes jeudi et sa cascade de 53m, Piton des neiges Samedi et Dimanche, sommet le plus haut de l’ile !
Jeudi 7 octobre
Bip Bip, 5h45. Le jour est déjà là. Pas facile de se lever. Nous enfilons rapidement notre maillot de bain, un tee shirt, prenons les sacs et hop, direction le cirque de Cilaos, en montagne. Mais pourquoi un maillot de bain pour partir en altitude ? Simple : nous partons aujourd’hui faire un canyon. L’un des plus accessibles et des plus beaux. Son nom : Fleurs Jaunes. En métropole nous y allons en autonomie, mais les canyons à la Réunion sont beaucoup plus engagés, surtout niveau verticalité et débit. Avec les précipitations un canyon peut devenir très vite complexe voir dangereux. Et puis nous n’avons pas le matos. Nous avons donc fait appel à un pro pour nous emmener…une fois n’est pas coutume.
Notre RDV est à Cilaos, village principal du cirque. Pour y arriver : 1h30 de route hyper sinueuse. Mais ca vaut le détour, surtout au petit matin avec le Piton des neiges en toile de fond. 8h, nous sommes à l’heure. Nous démarrons par 15 min de voiture pour rejoindre le départ du canyon. Après un rapide briefing et s’être équipé notre groupe attaque. Première cascade, le guide nous explique les manips. Je connais, mais j’écoute bien. D’ailleurs ce canyon sera aussi l’occasion pour moi d’apprendre quelques techniques, un plus aujourd’hui. Sauts, rappels, on enchaine doucement. Nous sommes dans un lieu magnifique. Au fait c’est une sorte de faille au milieu de la paroi, une sorte de grande cheminée avec différents paliers. En regardant en haut, les falaises, en face, une belle vue sur Cilaos.
Le dernier rappel fait 50m en enchainant directement sur un 30m. En bas, nous mangeons un bout. Tout c’est bien passé. Le seul point d’interrogation était par rapport à l’équipement : la combie n’écrasera-t-elle pas trop la fistule. Non. La remontée s’effectuera dans un terrain pourri et assez raide. En 30 min nous sommes en haut. Le bilan est positif avec une belle journée et surtout une activité indispensable pour découvrir la Réunion et comprendre son relief si particulier.
Ce soir, nous finirons la journée par un resto les pieds dans le sable et des assiettes dignes des plus grands restos !
vendredi 8 octobre
Plage, snorkeling…de beaux poissons, de beaux coraux.
Ce soir dialyse, puis préparation des affaires pour le prochain défi, la prochaine montagne d’espoir : le Piton des Neiges, sommet à plus de 3000m. Nous dormirons en refuge demain soir et attaquerons le sommet dimanche matin très tôt. Aucune difficulté normalement hormis une montée très raide de 1100m le premier jour et le froid du deuxième à 3h du mat pour voir l’apparition du soleil !
Samedi 9 octobre 10
9h, le réveil sonne. Tranquillement nous nous levons. Pour une fois, c’est une journée rando qui va débuter tranquillement. Aujourd’hui, nous attaquons la première étape de l’ascension du Piton des neiges : toit de l’océan Indien à plus de 3000m d’altitude. Mes globules sont encore hauts, à plus de 12g…je ne devrais pas ressentir l’altitude. Petit déjeuner complet, finalisation des sacs, il est 10h et nous partons avec D et C pour Cilaos, point de départ de cette première journée : la montée au refuge « la Caverne Dufour ». 1100m de dénivelé raide, dans les murailles du cirque de Cilaos ! Le ciel est gris, limite pluie. Transpercerons-nous les nuages ou serons-nous dans la poisse toute la montée ? 12h, go. Et ça monte raide dès le départ ! Le secret pour arriver en haut : partir doucement et garder un rythme régulier. C’est ce que nous ferons. 13h, nous sommes dans les nuages, sur un raide sentier, entourés d’une végétation mi haute : sous des arbres d’environ 2-3m. C’est très humide, on trouvera notamment des fougères arborescentes et des lichens ( l’usnée ) en très grande quantité. Ce lichen pend sur les arbres comme de vieilles barbes.
D et C dans la montée
14h20 : un dernier raidillon dans un vent presque violent annonce l’arrivée au sommet de la muraille : 2078m. Le refuge est à 5min en contrebas. Au final, ce sera (seulement) 2h30 d’effort « intense », pas si mal. Le refuge n’est pas terrible. C’est un bâtiment avec la cuisine et un réfectoire. Derrière, de grandes tentes, style armée, pouvant accueillir 8 personnes pour 4 lits superposés sommaires. 3 couvertures et un vieux matelas par lit…hm…une bonne nuit s’annonce ! 18h30 : après quelques heures d’attente, le repas. L’éternel rougail saucisses sera dans nos assiettes, suivi d’une vague compote de pomme. Rien d’autre…un peu limite. Le refuge est plein je pense. 20h : dodo. Demain debout 3h15.
Au refuge, le ciel se dégage
Dimanche 10 octobre
3h30, après une nuit que je vous laisse imaginer avec un ronfleur, des chaussettes qui puent et autres odeurs très agréables, je sors de la tente équipé de ma frontale, bonnet, gants, veste et toutes les pelures trouvées dans mon sac. Il fait froid, mais grande et belle surprise : les étoiles. On les voit, c’est magnifique ! Nous ferons l’ascension finale sous un beau ciel étoilé. Une chose surprenante est la lune…elle sourit. Je vous laisse cogiter là-dessus ! Virginie, D et C sont prêts. Un peu la tête dans le xxx mais c’est normal ! Un pas, un autre, c’est doucement et lentement que nous démarrons. Ce rythme ? Nous le garderons toute la montée. D’autres loupiottes nous suivent, d’autres sont devant aussi. Petit à petit nous progressons dans un terrain lunaire et chaotique, à travers une végétation très basse, composée principalement d’éricacées et autres petits arbustes. Sans s’arrêter, nous avançons et nous rattrapons même plusieurs randonneurs partis certainement trop vite.
La fine équipe arrive vers le sommet
5h15, le ciel rougit à l’est. Une belle ligne rouge à l’horizon annonce un magnifique levé de soleil. 5h30, euphoriques, nous atteignons le sommet. Il fait froid, sans doute proche de zéro. Le vent souffle et soulève ce sable ocre volcanique. L’ambiance est particulière : entre euphorie et contemplation. Mais ce matin, l’une n’empêchera pas l’autre ! Le soleil apparaît d’un coup sur la ligne d’horizon, l’émotion monte, particulièrement pour moi.
Au sommet du Piton des neiges
J’apprécie ce moment unique et mes pensées vont bien sûr à mes proches mais aussi à tous les dialysés. Il est possible de vivre ces moments uniques malgré la dialyse. La recette : un peu d’entrainement, un peu de mental, un peu d’organisation. Ce sommet fera parti de mes montagnes, des montagnes d’espoir !
La descente sera rapide. Après une pause au refuge pour prendre le petit déjeuner, nous descendrons rapidement. C’est à 10h que nous terminerons ces 1700m de dénivelé négatif. Retour maison. Après-midi sieste et jeux. La soirée sera courte mais sympa avec un petit repas dans un resto dansant local…la dance ? Sans nous…il est 21h, au dodo, nos paupières sont trop lourdes.
Ce qu’il reste à descendre depuis le refuge…
Lundi 11 octobre
Petite grasse matinée. Le matin sera consacré au lagon ! Des poissons Picasso, des petits mérous, des poissons flutes. Le lagon de la Réunion est un petit aquarium idéal pour observer gentiment la faune et la flore sous-marine. A midi, nous avons RDV à St Gilles avec un collègue du Parc de la Réunion. Nous mangerons ensemble. Apres-midi : l’éternelle dialyse du lundi avec pas mal de poids : 4kg à perdre. Soirée, tranquille.
Mardi 12 octobre
On se lève tôt aujourd’hui. Nous partons deux jours dans le Sud. Cette journée sera consacrée à la forêt primaire de Bélouve. 2h de route dont 20km de petite route nous amène au Gite de Bélouve, point de départ de la balade et lieu unique. Un panorama magnifique s’ouvre à nous sur le Cirque de Salazie : idéal puisque nous l’avions vu que sous la pluie. Il fait grand beau et voyons l’envers du Piton des neiges. Nous ferons une petite randonnée dans cette forêt luxuriante, humide…et pleine de boue ! Fougères arborescentes, tamarins, bois de couleur, orchidées, fougères de toutes sortes…et aromes sauvages nous accompagneront pendant 3h. Le point d’orgue est la vue sur le « Trou de Fer », cette fameuse cascade très prisée dans le milieu du canyon. La descendre en rappel…ho oui !
L’après midi, direction Plaine des Palmistes et le siège du secteur Est du Parc national de la Réunion. Là, nous rencontrons A. une amie garde. Nous discutons et elle nous propose de venir se balader avec eux demain vers la Fournaise. Pourquoi pas ?!
Pour finir cette longue journée sans dialyse ( et oui, j’en profite ), nous partons en voiture faire le tour du volcan et surtout visiter la côte Sud et les coulées de lave de ces dernières années. La plus impressionnante est celle de 2007 encore chaude…brûlante même, ça fume encore ! C’est assez impressionnant la façon dont la végétation reprend le dessus rapidement. D’abord les lichens, puis les mousses et enfin les premières fleurs…
Ce soir, nous dormons à l’Auberge du Volcan. Cari Poisson pour le repas et un ti punch…assez violent !
Mercredi 13 octobre
Le jour du Volcan. Mais voilà, depuis plusieurs jours maintenant il est prêt à exploser. L’enclos d’accès est donc fermé et interdit au public pour raison de sécurité. La lave peut jaillir n’importe où, à n’importe quel moment. Mais c’est à 8h ce matin que nous avons RDV avec A. et R. du Parc et J. de l’observatoire vulcanologique pour partir randonner et accessoirement les aider à enlever une station de mesure. L’occasion est belle. Nous arrivons donc à l’enclos. Le volcan est face à nous, impressionnant, avec ses coulées de lave fraiche ! L’enclos est au fait le sommet d’une grande falaise entourant le volcan (formée suite à des effondrements successifs, nommé caldeira, et rempli progressivement par la lave). Pour monter au sommet du volcan, il faut d’abord passer « cet enclos » et descendre de cette falaise par un chemin escarpé pour arriver dans d’anciennes coulées de lave. Un chemin balisé monte jusqu’au cratère, c’est fermé. Et la mission du jour est un point de vue magnifique où est installée une station de mesure : le nez coupé de St Rose. Je n’ai pas énormément de temps car dialyse à 15h à St Gilles. Heureusement, J. avec son 4X4 de l’observatoire nous permet d’avancer plus vite. Au fait, il faut suivre la crête un bon moment…plutôt descendre.
Nous avons de la chance : grand beau temps. Quand on sait qu’il pleut 18m d’eau par an ici (record mondial ! ), on se dit qu’on est tombé l’un des 10j de beau de l’année ! Nous voyons tout. Du sommet du volcan à la mer, c’est grandiose, un autre monde. Un monde à la fois glauque, à la fois dur, mais aussi unique et stupéfiant. Du noir, marron, jaune, orange du volcan. Du vert de la végétation, le bleu de la mer et le blanc des quelques nuages…
Retour au pas de course, puis à fond sur le champignon pour arriver à l’heure pour la dialyse. Ce soir une nouvelle vacancière est chez D et C, la suite n’en sera que meilleure.
Jeudi 14 octobre
Nous avons déjà pas mal bourlingué sur l’île. Prenons le temps, soyons cool…
Ce matin, nous repartirons tranquillement vers le Sud. Direction la rivière Langevin. Le paradis de la baignade en eau douce. Direction St Pierre, puis St Jospeh, et hop, nous remontons la vallée bordée de falaises, une fois de plus impressionnantes : prés de 1000m de haut. En bas coule une petite rivière le long de la route. La végétation est toujours luxuriante. Après une dizaine de kilomètres dans la vallée nous arrivons à un petit parking. De là, part un sentier descendant vers la rivière. Entre les arbres, nous apercevons l’endroit qui sera notre piscine du jour. Une grande vasque avec une belle cascade et surtout une eau limpide. Fraiche mais si bonne. Un pur plaisir. L’après midi sera réservé à la visite du jardin des épices et des parfums : rien d’extraordinaire, et du Cap Méchant : plus joli avec de belles vagues qui tapent sur ces veilles falaises de lave.
Retour à l’appart 18h.
Mais la journée commence là. On ne le sait pas encore mais l’apothéose du séjour se dessine. 18h30, coup de fil d’A. ma collègue du Parc de la Réunion. « Allo Manu ? », « Le magma est à 200m sous terre, ça peut péter d’un instant à l’autre, prépare ton sac, moi j’ai préparé le mien, je suis prête à monter ». Ouf ! Retournement de situation, retournement de cerveau. On en revient à peine, nous étions dans le Sud à quelques km du volcan. Que faire ? 2h de route. Et puis est-ce qu’il va vraiment péter ? On bouge ? On attend ? Le doute s’installe. Je décide d’appeler B. mon autre collègue du Parc qui gère le service scientifique, peut-être aura-t-il d’ d’autres infos ? « Allo B ? » « T’es au courant, ca va péter ? ». Réponse : « non, mais on est au gite du Volcan, on sera les premiers informés, je te rappelle si il y a quelque chose ». 10min passent. « Allo Manu ? C’est B. » « Ca y est, ça a pété ! ». Le moment tant attendu est arrivé. Incroyable, à 8h du départ ! Incroyable mais vrai ! On ne peut pas rater ça ! Une première pour nous. Je rappelle en vitesse A. qui elle est déjà en chemin vers le Volcan. Elle me donne les explications pour accéder au point du vue sur l’éruption. Il faut savoir que ca ne pète pas toujours dans le cratère principal, mais souvent en dehors : c’est le cas cette fois ci ! Sur le secteur du cratère du Château Fort. Nous regardons sur une carte, analysons un peu la situation. Encore aucune info sur Internet, nous sommes les premiers à le savoir. Go, Go, Go ! Nous ne sommes plus à 2h de route en plus. Après avoir préparé rapido les sacs, nous décollons à 20h30 de la maison, euphorique !
21h, nous passons le Tampon, puis Bourg Mura et commençons cette petite route tortueuse et interminable menant à l’enclos. 30min plus tard, nous traversons la plaine des sables, de nuit, nous sommes seul. Le parking est sur la droite, seulement 4 voitures sont garées, dont celle de B je suppose. Il fait nuit avec heureusement une petite lune apportant une petite lueur. Vite, nous nous préparons : enfilons nos chaussures de rando, nos polaires, gore tex, gants, bonnet. Il fait froid mais pas glaciale. Sans doute 5 ou 6 degrés. Au fond, une lueur rougeâtre. Pas de doute, c’est lui, il s’est réveillé. Allons le voir de plus prêt. Pour y arriver, il faudra trouver les marques du GR. Pas facile dans cet environnement chaotique, surtout avec des frontales peu lumineuses. Nous avançons, seuls. Virginie n’est pas rassurée : et le souffre ? c’est pas mauvais pour les bronches ? Et si on se perd ? Et si ça pète sous nos pieds…des questions aussi irréelles que la situation. 1h de marche, la lueur s’intensifie. 1h30 de marche : ça y est, nous y sommes, droit devant nous la lave jaillit ! L’apothéose du séjour.
Nous dominons l’éruption, nous sommes posés sur un petit sommet : le Piton Bois Vert, à 500-800m à vol d’oiseau de la faille volcanique. La terre s’est ouverte, le magma jaillit. Un bruit sourd arrive à nos oreilles ; nous voyons l’âme et entendons le cœur de notre vieille mais si belle et si surprenante Terre. Que d’émotions. Nous resterons scotchés ici quelques heures. D, C et E nous rejoindrons dans la soirée. 2h du matin, un peu fatigués, un peu froid, nous décidons de rentrer. La lave continue son chemin, l’activité « magmatique » reste toujours aussi intense. Sur le sentier du retour le monde commence à arriver. C’est là que nous comprenons que nous avons eu de la chance d’être parmi les premiers sur le site. Nous avons eu une belle ambiance. Un moment à jamais gravé dans nos mémoires.
5h nous arrivons à l’appart tombant de sommeil…
Vendredi 15 octobre
10h, debout. Ouf, un peu rude de se lever. Après cette courte nuit, les images de la veille sont encore là…je pense qu’elles seront gravées longtemps…très longtemps. L’éruption et l’aventure autour, un tout qui ne s’oubliera pas facilement…
Ce vendredi, nous finirons notre séjour par le marché de St Paul toujours aussi haut en couleurs, et un peu de plage. La dialyse du soir me permettra de faire une petite sieste pour récupérer !
Samedi 16 octobre
Jour du départ. Une dose d’aventure, une dose de sport, une dose de convivialité et une dose de repos. De beaux sommets et de beaux défis pour moi dialysé. Je me sens bien, mon voyage est une réussite. Je tiens à partager cette aventure avec tous ceux qui ont des problèmes de santé. Je tiens aussi, à travers ce voyage, montrer à ceux qui souvent s’interdisent de bouger, de découvrir, de profiter…de vivre parfois…(mais pour quelles raisons ?), qu’il est possible de vivre ses passions malgré la maladie…