Au bras ouvert !
Mardi 26 février 2013, nouvelle intervention chirurgicale. Objectif : sauver un bras. Opération réussie. 10 cm d’artère enlevée et remplacée par une prothèse. L’opération de la fistule du mois de janvier avait dégénéré, un cas rare pour les chirurgiens.
Décembre 2007, c’est la fin de ma première greffe. La décision psychologiquement difficile tombe. Il faut créer une fistule* en urgence pour commencer les dialyses. Quatre ans plus tard, c’est la délivrance. L’appel de greffe : enfin ! Fini les dialyses. La fistule sera enlevée dans 1 an si tout se passe bien. Le 8 janvier 2013, la fistule est enlevée. Cela me vaut encore 48h d’hospitalisation, tout se passe bien ! C’est une sorte de renaissance, fini les ennuis…à priori. Bon, il y a quand même quelques séquelles suite à cette opération, surtout l’artère du bras dilatée. A priori pas gênant, l’artère va se remettre à la normale.
18 janvier 2013, il se passe dans l’avant bras quelque chose. Je ressens une douleur lancinante. Mon avant bras droit se fatigue rapidement, trop rapidement. Après 10s d’effort quotidien mon bras est épuisé. Je m’inquiète. Je psychote. Que faire ? Du jour au lendemain cette douleur apparaît. J’ai également cette sensation de froid dans la main…comme si j’étais en montagne. Je pense direct à un manque d’irrigation dans l’avant bras et me fais quelques films. Je décide donc de consulter à l’hôpital, dans le service spécialisé de chirurgie vasculaire. Un interne m’ausculte. Il ne remarque rien d’anormal. Si la douleur persiste j’y retourne. Je reste septique. Cependant, pas d’examen complémentaire. Impossible d’avoir un avis supplémentaire. Pourtant j’ai quelques antécédents…Bon, ok, je laisse courir.
Le dimanche soir la douleur s’amplifie. Je ressens une douleur localisée au niveau du pli du coude. Lundi matin, la douleur est permanente. Je contacte le service et je repasse en tout début d’après-midi. Je retombe sur l’interne. Il a du mal à comprendre. Je suis mal à l’aise, quelque chose ne va pas. J’insiste pour avoir un avis du chirurgien. Il a peur de le déranger. Mais tout bascule là. Observation, hésitation, remise en questions. Deux grands professeurs et un autre chirurgien débattent. Je leur apporte mon ressenti. Il faut aller voir plus loin. Mardi matin 8h. Je suis là, à jeun. Prêt pour le scanner. 10h30, je suis dans le tube. Le stress est quand même là. Les résultats tombent peu après : fibrose, inflammation, dilatation. Il faut ouvrir urgemment le bras ‘pour voir’. Je suis un peu dépité. Opération prévue à 13h ce même jour. le chirurgien passe et m’évoque les possibilités de ce qu’ils vont trouver jusqu’à me parler de changement d’artère soit par prothèse, soit par une veine de la jambe. Fait chier d’avoir une prothèse à 32 ans ! Mais il faut sauver le bras…
13h10 je suis une fois de plus dans la salle d’opération. L’anesthésiste est là. 13h15, ce fameux moment où l’on respire lentement , tranquillement en sentant ce produit qui nous emporte. 4h30 d’opération pour un bout d’artère en moins et une prothèse en Gore Tex à la place. Homme bionique suis-je devenu ?!. Impossible de soulever les paupières. Il est 2h30 du matin, j’émerge.
La suite est plus simple...5 jours de surveillance et une sortie programmée le 2 mars 2013. C’est fait. C’est derrière, reste à voir devant maintenant et à évacuer le stress de ces derniers jours. Facile à dire 😉