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Les personnes greffées davantage exposées aux cancers de la peau

Par Marie-Noelle Delaby de Allo Docteur du 14.08.2015

40-melanome_imageUne étude américaine montre que les personnes ayant bénéficié d’un don d’organe sont plus à risque de développer un mélanome. Selon les chercheurs, les médicaments anti-rejets décupleraient l’effet néfaste des rayons UV sur nos cellules, augmentant le risque de développer cette forme très agressive de cancer de la peau.

Les médicaments immunosuppresseurs sont indispensables à la réussite des dons d’organes. Ce sont eux qui empêchent le corps du receveur de rejeter le greffon, considéré par le système immunitaire comme un corps étranger. Mais ces traitements à vie sont très lourds et non exempts d’effets secondaires.

Selon une étude de l’université Johns Hopkins (Washington) publiée le 13 août dans le Journal of Investigative Dermatology, ces médicament seraient notamment liés à une augmentation des cas de mélanomes, des cancers de la peau extrêmement agressifs, chez les personnes transplantées.

3 fois plus de cas mortels de mélanomes chez les greffés
Les auteurs ont étudié les cas de 139.991 personnes blanches greffées aux Etats-Unis entre 1987 et 2010. « Dans cette cohorte de receveurs d’organes, large et représentative, l’incidence de survenue de mélanomes invasifs est deux fois plus importante que dans la population générale », déclare Hilary Robbins chercheuse à l’université John Hopkins et auteure principale de l’étude.

« De plus la mortalité spécifiquement due à ce type de cancer très agressif est multipliée par trois chez les patients transplantés suggérant que l’agressivité du mélanome était amplifiée sous traitement immunosuppresseur » ajoute la chercheuse.

Alors que le taux de mortalité des patients atteints de cancer de la peau malins est de 10% à dix ans, il pourrait donc être de 30% chez les personnes greffées souffrant de mélanome.

Immunosuppresseurs et rayons UV ne font pas bon ménage
« Une interprétation possible de nos résultats est que les médicaments immunosuppresseurs augmenteraient les dégâts causés par les rayons ultra-violets (UVA et UVB) sur l’ADN des cellules de la peau. Cet effet couplé avec des expositions non protégées aux rayons UV contribue au développement de mélanomes », précise la chercheuse.

De précédentes études avaient déjà suggéré que l’effet cancérigène de l’azathioprine (ou Imurel®), un médicament indiqué dans la prévention du rejet de greffe et connu pour augmenter le risque de leucémies, lymphomes et de cancers de la peau, était augmenté par l’exposition aux rayons UV. Selon l’étude américaine, d’autres médicaments immunosuppresseurs pourraient aussi voir leurs effets secondaires décuplés par les rayons UV.

En conclusion de leur étude, les auteurs conseillent donc aux personnes transplantées de redoubler de vigilance avant de s’exposer au soleil. Ils les incitent à limiter leur exposition, à utiliser de manière systématique de l’écran total et enfin à faire vérifier leur peau annuellement par un dermatologue afin de détecter toute anomalie.

• 14 août 2015


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