« BIENVENUE SUR TERRE »
de Aloysius CHABOSSOT
Résumé :
« Cet ouvrage s’adresse en priorité aux nouveaux arrivants qui, par définition, ne connaissent rien à la société moderne s’apprêtant à les accueillir (encore qu’accueillir soit un grand mot, dans la mesure où elle ne les attend pas vraiment).
Ces nouveaux arrivants se trouvant le plus souvent encore à la maternité, et dans un état d’avancement intellectuel qui ne leur permet pas, pour le moment, d’appréhender les enseignements de ce livre avec toute l’acuité requise, sa lecture se fera donc à voix haute, à distance raisonnable du berceau, par l’un ou l’autre des parents. »
Chacun de nous a pu en faire l’expérience : arriver sur terre n’est pas une mince affaire. Brutalement expulsé après 9 mois de tranquillité, le bébé se voit immédiatement confronté à de multiples problèmes auxquels il n’est absolument pas préparé. Ce guide se propose donc d’accompagner le bébé dans ses apprentissages, de le conseiller dans les grands choix qu’il aura à opérer toute sa vie durant, mais également de le prévenir des dangers qui le guettent.
Ainsi, tous les sujets seront traités afin que votre bébé puisse s’épanouir dans ce tout nouvel environnement :
- La vie quotidienne
- Les parents : apprendre à vivre avec
- Les études
- Le monde du travail
- L’habitation
- L’alimentation
- L’habillement
- L’argent
- Les modes de déplacement
- L’amitié
- L’amour
- Le sexe
- La famille
- La santé
- Les loisirs
- La politique
- La religion
- La philosophie
Et bien d’autres encore !
Après la lecture de ce guide, la vie n’aura plus de secret pour bébé, et les parents seront soulagés de savoir que leur enfant est définitivement paré pour une existence riche en découvertes et en émotions !
Mon avis :
Rien que la couverture du livre me fait rire !
L’auteur avec l’humour qui le caractérise (cf. « Fallait pas l’inviter » sur mon blog) traite dans ce livre, construit comme un guide, de différents sujets nous faisant vivre une vie en accéléré. Mais ce livre est aussi sérieux et plein de finesse où l’on y apprend beaucoup de choses dans des thèmes très spécifiques, comme la religion ou la philosophie.
D’autres chapitres, comme le travail et les collègues, sont très croustillants.
Encore un petit livre qui se dévore rapidement et qui détend !
Extraits du livre (je ne résiste pas à vous faire partager une réflexion sur les collègues de travail et l’amitié Facebook, mais j’aurais pu prendre aussi l’amitié animalière qui est irrésistible) :
« Le problème spécifique du collègue est que si on n’a aucun mal à l’oublier chaque soir dès la porte du bureau franchie, on a autant de mal à ne pas subir sa présence envahissante tout au long de la journée. Un autre problème, qui vient s’ajouter et renforcer le précédent est que, à l’instar de la famille, on ne choisit pas ses collègues. Mais contrairement à la famille, que vous ne croisez qu’épisodiquement lors des anniversaires et des fêtes de fin d’année, la présence du collègue vous est imposée 8 heures par jour. Ce phénomène s’aggrave nettement si vous travaillez en open-space (l’open-space est un ingénieux système inventé par les patrons pour économiser sur le coût des cloisons. Il permet, de plus, de faire l’économie d’un dispendieux équipement de vidéo surveillance, dans la mesure où tout le monde surveille tout le monde, gratuitement). »
« Dites-vous bien qu’un bon collègue est un collègue malade, absent, et de préférence en arrêt longue maladie. »
« L’amitié au travail. Il est tout à fait possible de passer de bons moments avec un ou plusieurs collègues. Sont-ils pour autant des amis ? Pour en avoir le coeur net, sortez le collège/ami potentiel de son environnement habituel en le conviant à un pique-nique, par exemple, ou si la météo ne s’y prête pas, invitez-le chez vous à partager le poulet frites dominical. Mettez-le en confiance en lui servant deux ou trois apéros, puis laissez-le s’exprimer en toute liberté. Si les sujets de conversation se cantonnent aux amours de Régis, l’ingénieur réseau, avec Marylène, la secrétaire du patron, ou à la nouvelle photocopieuse qui refuse obstinément de faire du recto-verso, alors il ne s’agit pas d’un ami, mais d’un bon collègue, qui ne doit aucun cas être sorti de son milieu naturel, sous peine de faire mourir d’ennui votre proche entourage. »
« L’amitié sur Facebook. Sur l’échelle de l’amitié, l’ami Facebook est la plus petite unité de mesure, loin derrière la vague connaissance et la relation perdue de vue. Selon les calculs d’une équipe scientifique américaine travaillant pour le compte de l’Université du Dakota, il faudrait 1 000 amis Facebook pour faire un ami lambda à peu près présentable. En effet, peut-on vraiment se lier d’amitié avec des gens dont la seule représentation connue se limite à une image d’un demi centimètre de côté dont on ne peut jamais vraiment être certain qu’il s’agit bien d’eux ? Sans compter que ce sentiment d’incertitude, déjà très désagréable, s’accroît sensiblement lorsque la photo représente un nénuphar ou un berger allemand. Que penser par ailleurs de gens qui parlent d’eux à la troisième personne, comme ça : Michel Martin a trempé deux tartines de pain beurré dans son café matinal. Mmmm, c’était délicieux. Accessoirement, que penser de ces gens qui distillent ce type d’information en étant persuadés que c’est intéressant ? »
