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Greffe de rein. Le sang de ver marin bientôt testé dans toute la France

Du sang de ver marin a déjà été utilisé pour oxygéner 60 reins, durant leur transport avant une greffe. Cette étude pilotée par Brest va être suivie d’une seconde dans toute la France, début 2018, pour mesurer l’efficacité de ce produit original.

« La première étude clinique, appelée Oxyop (Oxygen for organ preservation), est terminée : 60 greffons, dont une quinzaine à Brest, ont été transportés avec l’hémoglobine extraite du ver marin appelée HEMO2life. Cette étude nationale a été menée dans six centres. Le produit n’est pas un médicament, mais un dispositif médical. Il est rincé avant la greffe et sert uniquement au transport de l’organe », annonce le Pr Yannick Le Meur, néphrologue au CHRU de Brest qui pilote ces deux études.

400 greffons inclus en 2018
Cela fera bientôt trois mois que le dernier greffon de cette étude Oxyop1 a été transplanté et il sera alors possible d’analyser l’ensemble des résultats et de conclure. Cette première étude doit montrer que l’HEMO2life ne présente aucune toxicité. « Le produit avait déjà montré son innocuité sur des cultures cellulaires, puis sur les animaux. Au cours de cette étude de phase 1, nous n’avons eu aucun signal d’alerte. Nous sommes donc assez sereins, les résultats devraient montrer qu’il n’est pas dangereux de mettre ce produit dans le liquide de conservation des greffons. Ensuite, on va pouvoir passer à la phase 2, pour prouver l’efficacité du produit grâce à une grande étude multicentrique française ».

Cette étude clinique Oxyop2 est beaucoup plus large puisqu’elle va inclure 400 greffons, dont la moitié sera transportée avec HEMO2life. Tous les centres de transplantation rénale pour adultes français vont y participer. Chaque année, 3.200 greffes de rein sont réalisées en France, dont près d’une cinquantaine au CHRU de Brest.

« Pour financer Oxyop2, on a répondu à un appel à projets du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national. Nous aurons, en mai, le résultat de notre lettre d’intention, et les résultats définitifs seront publiés en septembre. La seconde étude pourrait démarrer début 2018. Le processus est long, puisqu’il faut passer par un comité d’éthique désormais délocalisé et avoir le feu vert de l’Agence nationale de sécurité du médicament et de l’Agence de biomédecine ». Les résultats d’Oxyop1 vont faire l’objet d’une publication et cette première mondiale sera présentée dans les congrès américains. Oxyop2 aura pour objectif de montrer que le produit est efficace, mais aussi qu’il a un impact pharmaco-économique. « Si les reins redémarrent plus vite et mieux une fois greffés, on a des chances qu’ils marchent aussi plus longtemps ».

Publié le 28 Avril 2017 sur le Télégramme

• 1 mai 2017


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