Le nombre de greffes d’organes ne cesse de croître, la liste d’attente aussi
Par AFP agence Le figaro.fr
Mis à jour le 21/03/2017 à 16:32 Publié le 20/03/2017
Avec près de 6000 patients greffés en 2016, l’objectif du plan greffe 2012-2016 a été dépassé. Mais plus de 20.000 personnes sont toujours en attente d’un organe.
En 2016, 5891 organes ont été greffés, soit 2,5% de plus qu’en 2015 (5.739 greffes). L’année 2016, comme 2015, dépasse les 5700 greffes annuelles, objectif du plan greffe 2012-2016. En 5 ans, ce nombre a même augmenté de 17%, selon des chiffres préliminaires diffusés lundi par l’Agence de la biomédecine.
Les greffes de rein restent les plus nombreuses: 3615 en 2016 (dont 576 à partir de donneurs vivants, contre 547 en 2015). Celles réalisés avec donneur vivant représentent près de 16% des greffes rénales. Les greffes de foie ont atteint le nombre de 1322 (contre 1365 en 2015) dont 5 avec donneur vivant (contre 15 l’année précédente). On dénombre également 477 greffes cardiaques, 371 greffes pulmonaires, 90 greffes pancréatiques et 3 greffes intestinales.
L’activité de greffe à partir de donneurs décédés dans le cadre d’une limitation ou d’un arrêt des thérapeutiques (Maastricht III) initiée en 2014, a permis 114 greffes au cours de l’année 2016: à ce jour, 10 hôpitaux sont autorisés à réaliser ce type de prélèvements en France.
La majorité des greffes reste cependant réalisée sur des sujets en état de mort encéphalique. Ce type de donneurs potentiels est en hausse de 2,7 % en 2016 avec 3 676 sujets et l’activité de prélèvement se maintient avec 1770 donneurs en 2016 (1769 en 2015). L’âge moyen des donneurs en état de mort encéphalique reste stable: 56,1 ans (56,6 en 2015). Enfin, le taux d’opposition est également stable avec 33,7 % (32,5 % en 2015 et 33,6% en 2014).
La greffe progresse, mais en raison de son succès et du vieillissement de la population, la liste nationale des personnes en attente de greffes – surtout pour le rein – ne cesse de croître. Ainsi en 2016, 22.617 patients étaient en attente d’un organe, soit plus du double d’il y a 20 ans. «Cette augmentation est due aux bons résultats de la greffe et à l’amélioration des pratiques et des techniques (de conservation, etc.), qui ont conduit à un élargissement des indications de greffe», explique le Pr Olivier Bastien, Directeur Prélèvement Greffe organes-tissus à l’Agence de la biomédecine, qui souligne que la France a été un pays pionnier en la matière.
La création d’un portail internet pour simplifier l’accès au registre national des refus, en janvier 2017, a entraîné une augmentation du nombre d’inscriptions. Pour le Pr Olivier Bastien, cela va dans le bon sens car «l’objectif de ce registre est de clarifier la volonté du défunt et de la respecter» afin d’éviter les discordances dans le cercle familial.
L’Agence de la biomédecine précise toutefois qu’au 1er janvier 2016, 6.083 patients ne pouvaient provisoirement pas être greffés pour diverses raisons médicales.