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Greffé du foie, il poursuit son combat pour les autres

C’est un visage bien connu au CHU de Poitiers, où il rassure des malades en attente de greffe : Georges Enguehard, greffé du foie en 2008, revient de loin et milite toujours pour le don d’organe.

Il est, de l’avis des équipes qui l’ont opéré, « un cas médical ». Avec à son « palmarès », deux encéphalopathies, un choc septique, une greffe du foie et deux vertèbres fracturées, Georges Enguehard, 62 ans, revient de loin et il le sait.

Après trois ans et demi dans la Marine nationale, ce baroudeur passe trente-deux ans dans la gendarmerie, avec de nombreuses opérations extérieures partout dans le monde. Il se fait diagnostiquer une cholécystite aiguë en 1976. « L’hygiène de vie lors de mes déplacements, notamment outre-mer et au Liban en période de guerre n’a rien arrangé », raconte-t-il.

Le don d’organe, «  solution majeure pour sauver des vies  »

Ironie de l’histoire, c’est seulement en 2008, trois mois après sa retraite, que sa vie bascule. Une première encéphalopathie le 19 juillet 2008 à son domicile, au Blanc, dans l’Indre, lui vaut d’abord un transport en hélicoptère au CHU de Poitiers, où il séjourne une semaine. Le temps de s’inscrire, en septembre de la même année, sur la liste des demandeurs de foie, rebelote quelques mois plus tard : le 21 octobre, une deuxième encéphalopathie débouche sur un choc septique et un coma de treize jours, toujours à Poitiers.
« Et puis, alors que je devais sortir de l’hôpital, j’ai reçu, le 18 novembre, le lendemain de mon 55e anniversaire, à 3 h du matin, un coup de fil pour m’annoncer qu’un nouveau foie m’attendait au CHU de Rennes ! » Après huit heures au bloc opératoire, il est tiré d’affaire, mais ses ennuis ne sont pas finis pour autant : une chute dans sa chambre d’hôpital lui vaut un tassement de vertèbres et deux fractures !
L’ancien major de gendarmerie sort finalement de Rennes le 7 janvier 2009, est rapatrié chez lui, après un détour par le service hépatique de Poitiers, dans un état « qui faisait peur à voir » puisqu’il a perdu la moitié de son poids en l’espace de six mois, passant de 106 à 53 kg. « Lorsque je suis rentré chez moi, je ne pouvais plus marcher, j’ai dû faire vingt séances de kiné, puis un mois avec un déambulateur et neuf mois à la canne… »
Conscient que sa convalescence passera par le fait de retrouver une condition physique, Georges décide de se mettre au vélo. A raison de « 8 km tous les matins et 10 ou 12 km tous les après-midi », il améliore son kilométrage chaque année, jusqu’à atteindre, l’année dernière, les 4.300 km ! En 2011 et 2015, il a aussi participé au Téléthon avec son deux-roues.
Mais il mène d’autres combats : « Depuis mon sauvetage au service des urgences du Blanc lors de mon choc septique, je défends activement le maintien des services de cet hôpital de proximité et je fais partie du conseil d’administration de son comité de défense. »
Lors de ses régulières visites post-greffe à Poitiers, celui que tout Le Blanc surnomme affectueusement « Jojo » retrouve également ses « copines infirmières » et les aide à rassurer les malades en attente de greffe, à leur transmettre sa force et sa motivation. Parfois même, c’est l’hôpital qui l’appelle, chez lui, au Blanc, pour lui passer au téléphone des patients sceptiques.
Un altruisme chevillé au corps, que le bonhomme a transmis à ses enfants, puisque son fils de 36 ans est sapeur-pompier volontaire en Charente et sa fille de 30 ans est présidente de l’association pour le don du sang bénévole à Angers. « Je peux le dire : le don d’organe m’a sauvé la vie, témoigne ce dur à cuire. J’invite donc toutes les familles à aider la médecine dans ce domaine. Le décès d’un proche est toujours pénible, quelles qu’en soient les circonstances, mais le don d’organes est actuellement la solution majeure pour sauver des vies. Trop de gens nous ont quittés, en attente de greffons… »

Contact : 02.54.37.68.63 ; jojo.enguehard@wanadoo.fr

Article tiré de la nouvelle république du 10/02/2016 Jean-Sébastien Le Berre

• 11 février 2016


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