Médecin à l’hôpital, elle va courir en Laponie pour la bonne cause
Imaginez un peu : courir dans la neige par moins dix ou moins vingt degrés quelque part en Laponie. C’est l’idée du Raid Finland Trophy, un raid sportif 100 % féminin. Aurélia Bianchini, chirurgien à l’hôpital de Valenciennes, y participe. Pour la bonne cause.
Le programme en ferait reculer plus d’un(e) : une quinzaine de kilomètres en raquette, une trentaine en Run and Bike (course à pied et vélo sur glace), six de ski de fond… Le tout sur cinq jours par des températures négatives. À partir du 25 janvier, Aurélia Bianchini participe au Raid Finland Trophy, en Laponie à quelques encablures du village du père Noël. Alors un peu d’appréhension avant d’affronter des conditions extrêmes ? « Un petit peu, confesse la chirurgien de 34 ans, mais je me dis que c’est une expérience. J’ai acheté mes trois couches de vêtements. Et puis, on est toutes logées à la même enseigne. Je fais des entraînements deux à trois fois par semaine, je cours vingt kilomètres, j’ai fait des semi-marathons… » Bref, Aurélia Bianchini se sent prête, même si elle confesse qu’elle n’y va « pas pour gagner ».
« Le sang n’arrive pas tout seul avec ses petites pattes. On a bien été le chercher quelque part. »
Non, ce qui motive le médecin, chirugien vasculaire depuis 2015 au centre hospitalier de Valenciennes, outre le challenge sportif, c’est de sensibiliser au don d’organe. Elle participe au raid finlandais avec une collègue, Lauranne Matray, qui exerce comme chirurgien à Amiens. Ensemble elles ont créé, il y a deux mois, l’association Scalp’Elles (jeu de mots avec l’instrument médical) qui souhaite mettre en avant le don d’organe. « En tant que chirurgien vasculaire, on a vraiment besoin de veines, d’artères, dépeint-elle. On peut les conserver et sauver des vies. Quand on veut réaliser un pontage, on est à la recherche de conduits d’êtres humains. Et là, on fait appel à une banque de don. » Dons d’organes, mais aussi d’autres formes de don (de plaquettes, de moelle osseuse…) que l’on peut faire de son vivant. « Quand j’opère, je peux être amenée à transfuser un patient, mais ça n’est pas anodin. Le sang n’arrive pas tout seul avec ses petites pattes. On a bien été le chercher quelque part. Si on transfuse, c’est qu’autrui a fait un don. Ça ne nous coûte rien et ça peut sauver des vies. »
Agence de biomédecine
Si la recherche de sponsors et de mécènes privés a un peu fait chou blanc, reconnaît Aurélia Bianchini, la jeune femme et son binôme, via son association, courront tout de même pour l’Agence de la biomédecine (qui informe sur le don d’organes). « On fait sur ce raid qui est très médiatisé. Ça permet de communiquer, de faire parler du don d’organes. » D’autres actions, sportives principalement, seront menées par l’association Scalp’Elles à l’avenir. Comme l’ascension du mont-Blanc par exemple. La neige et le froid ne leur font décidément pas peur.