Don d’organes: moins de refus injustifiés
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Les refus injustifiés de prélèvements d’organes ont reculé en France depuis une nouvelle loi de 2017 mais restent trop nombreux, selon les conclusions d’une mission de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Depuis le 1er janvier, pour s’opposer de son vivant au prélèvement après la mort, il faut en priorité s’inscrire sur un registre national, ou à défaut signifier ce refus par écrit à un proche. Plus exceptionnellement, faute d’écrit, un proche « peut faire valoir le refus » du défunt, « en mentionnant précisément le contexte et les circonstances de son expression ».
Au total, « le taux de refus, qui était de 32% en 2015 et 33% en 2016, est tombé à 29,6% en 2017 », s’est félicité le député du Rhône Jean-Louis Touraine, rapporteur d’une mission « flash » sur le sujet. Mais cela reste trop, jugent les auteurs du rapport, puisque d’après un sondage Harris de 2016, huit Français sur dix sont favorables à ce qu’on prélève leurs organes.
S’opposer au prélèvement sans preuve du refus du défunt n’est théoriquement plus autorisé. Or cela arrive encore une fois sur dix. « Pour 10,4% (des donneurs potentiels non prélevés), c’est le ‘contexte’ qui n’a pas permis d’aboutir au prélèvement, ce qui correspond dans la quasi-totalité des cas à une farouche opposition des proches », ont relevé les parlementaires. Un chiffre en baisse grâce aux nouvelles dispositions législatives.
Mais à cause de ces refus non justifiés, la France manque d’organes, estiment les membres de cette mission: « Pour atteindre l’objectif de 7.800 greffes par an fixé par le Plan 2017-2021 pour la greffe, le taux de refus devrait être ramené à 25% en 2021 ».
Cette mission préconise de mieux valoriser l’activité de prélèvement d’organes au sein des hôpitaux, de continuer à communiquer sur la loi, de « renforcer la communication ciblée auprès des jeunes », et de mieux connaître « les publics les plus réticents au don d’organes », comme par exemple dans l’Outre-mer.